Un livre, un riche débat !

Claude Renard, l’auteur, restitua les conditions (recherche d’informations, croisement des sources) de ce livre resté unique en cette matière, sujet qui fut également creusé, est-il souligné, par les recherches de Marcel Liebman. Comme dans les autres pays, les travailleurs eurent à choisir, dès l’avènement de la révolution russe, entre la voie révolutionnaire et la voie socialiste réformiste. En Belgique, le fléau de la balance pencha, en fonction des spécificités du pays :
- Occupation allemande dans le seul pays européen totalement occupé (à l’exception de l’Yser) et neutre au départ.
- Le POB, déjà puissant, comprenant en son sein sa branche syndicale.
- La participation du POB à un gouvernement d’union nationale, durant la guerre 14-18, et au lendemain du conflit, prônant le patriotisme nationaliste.
De facto, un schisme s’est produit au sein du POB, conduisant à la fondation du Parti communiste en 1921, resté minoritaire par rapport aux socialistes en Belgique, au contraire de la France, par exemple. Les premiers cercles communistes sont nés en Flandre, à l’initiative des Jeunesses socialistes (JGS). Ils furent rejoints ensuite par le courant de War Van Overstraeten, et son journal L’Ouvrier communiste. Et c’est dans un deuxième temps que Joseph Jacquemotte, leader de l’aile gauche syndicale au sein du POB (avec son groupe des Amis de l’Exploité), se dissocia du POB et adhéra à l’Internationale communiste fondée par Lénine.
Un riche débat s’en suivit alors, avec les nombreuses questions des journalistes, dont il ressortit les réflexions ou interrogations suivantes :
- Le danger de revisiter l’histoire à la lumière des faits présents, en omettant les contextes d’alors.
- L’influence positive qu’eut la Révolution d’Octobre sur les conquêtes sociales et démocratiques considérables (le suffrage universel, les huit heures,...) obtenues en Belgique après-guerre, en renfort du programme des réformes résolument continué par le POB.
- Le fait qu’un nombre non négligeable de socialistes belges, tout en choisissant de rester au sein de leur parti, ont manifesté de la sympathie, voire un franc soutien à la Russie des soviets, tout en émettant parfois des réserves sur les modalités d’action.
- Cette interrogation : pourquoi le PCB - nourri de marxisme - n’a pas su s’adapter dans les années ’70 aux nouvelles donnes et s’est éteint en 1985 lorsqu’il a perdu toute une représentation parlementaire. Enfin : peut-on considérer que le PTB actuel est l’héritier, un peu, beaucoup ou non, de l’ancien PC ?