La grève des 100.000

La grève des 100.000 (Mai 1941)
par José Gotovitch

Faire grève sous l’occupation, c’est d’abord affronter l’interdiction décrétée par l’occupant, c’est être passible du Tribunal de guerre. La précarité des conditions de vie et la disparition de toutes les structures de protection ont plongé chacun dans la recherche frileuse d’un salut individuel, aussi faire grève c’est par là-même renouer avec l’action collective. En tout et en partie, c’est faire fi de l’ordre, l’Ordre Nouveau, qu’impose la présence du pouvoir occupant nazi.

Et pourtant, dès le 28 août 1940, deux cent trente-neuf mineurs refusent de descendre au puits Batterie à Liège : ils réclament du pain. De septembre à décembre 1940, dans tout le sillon minier, mais à Liège principalement, des arrêts sporadiques du travail se succèdent pour réclamer ici du pain ou des pommes de terre, là une augmentation des salaires, bloqués depuis le 10 mai.

Cet article a été publié dans Jours de Guerre, n° 7, 1992, Crédit Communal de Belgique.
Le film Oser la grève sous l’occupation de Dominique Dreyfus et Marie-Jo Pareja peut être visionné au CArCoB.
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