RIKIR Milou

Décès de Milou (Émile) Rikir, archiviste du CArCoB
1958 - 2012

Le Centre des Archives communistes en Belgique a la douleur d’annoncer le décès de Milou Rikir, survenu le 8 novembre 2012.
Milou Rikir était l’organisateur et la mémoire des archives communistes. Le CArCoB perd beaucoup plus que son archiviste.

Il travaillait déjà depuis 1985 au service des archives centrales du PCB-KPB.
Il a été de toute l’aventure du CArCoB, depuis sa fondation en 1992 dans le cadre de la Fondation Joseph Jacquemotte, de sa constitution en asbl indépendante, de sa reconnaissance par la Communauté française, aujourd’hui Fédération Wallonie - Bruxelles. Il s’est occupé de son dossier de subventionnement, des rapports annuels et quinquennaux, de la mise en forme d’une comptabilité rigoureuse et de l’informatisation de ses services. Que ce soit dans un travail administratif, qu’il appréciait moins, ou dans un travail de recherche historique, qu’il adorait, Milou était toujours extrêmement méticuleux et ses travaux étaient toujours très complets et détaillés.

Sa profonde connaissance de l’histoire du Parti Communiste et de ses dissidences, de la biographie des militants, de l’organisation pratique du Centre, faisait de lui la personne - ressource par excellence pour les étudiants et les chercheurs qu’il recevait chaleureusement. Il mettait toute son énergie et son efficacité à retrouver les documents dont ils avaient besoin. Il recevait et traitait des demandes de renseignements provenant du monde entier.

Régent littéraire diplômé de l’école normale de l’Etat à Liège et distingué bibliothécaire – documentaliste gradué de l’école provinciale, il a été maître de stage de nombreux étudiants en bibliothéconomie.

Ses publications, son travail d’historien et d’archiviste sur la presse communiste, les biographies de militants, les dossiers de la commission de contrôle politique, les mouvements « maoïstes », le communisme et le fédéralisme, les élections à La Louvière resteront des classiques pour les historiens des temps futurs.

Sans oublier ses importantes contributions à l’Encyclopédie du Mouvement wallon publiées par l’Institut Jules Destrée. Car Milou Rikir était un militant wallon pointu. Il avait commencé sa carrière politique comme assistant parlementaire pour le Rassemblement wallon, avant de rejoindre le Parti communiste qu’il a quitté pour retourner dans une formation wallonne. Sa devise était « pour une Wallonie libre, indépendante et républicaine », et il citait Jaurès : « Un peu d’internationalisme éloigne de la Patrie, beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale, beaucoup de patriotisme y ramène ».

Milou avait un hobby, qu’il considérait comme un loisir, mais traitait avec son professionnalisme et sa rigueur intellectuelle habituelle : la période napoléonienne.
Il laisse dans ce domaine aussi une contribution à l’histoire.

Toute l’équipe du CArCoB perd avec lui un membre parfois bougon et soupe au lait, car il avait son caractère, Milou. C’était aussi un ami, plein d’humour, sur lequel on pouvait compter et qui tenait toujours ses engagements.

 

Jules Pirlot

 

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