In memoriam - Paulette Pierson-Mathy

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Nous nous inclinons devant la mémoire de Paulette Pierson-Mathy. Nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses proches et nous leur faisons part de toute notre sympathie en ces tristes circonstances.

Paulette Pierson-Mathy est née le 3 mars 1932 à Saint-Servais. Juriste spécialisée en droit international et professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), elle obtient son diplôme de docteur en droit en 1956. En 1964, alors employée par l’Institut royal des relations internationales, elle publie « La politique raciale de la République d’Afrique du Sud » [1]. Comme le souligne Le Monde Diplomatique à l’époque, il constitue « l’un des rares ouvrages en langue française à traiter avec précision des conditions de vie des Africains dans la République sud-africaine » [2]. Selon les mots de Paulette Pierson-Mathy elle-même, il s’agira d’une véritable carte de visite qui facilitera le tissage de liens dans les milieux anticolonialistes et anti-apartheid. Trois ans plus tard, elle regagne l’ULB. Elle y est nommée chercheuse au Centre de Droit international et au Centre d’études africaines, où elle dispense également des cours.

C’est à la suite de contacts établis à Alger en 1968 avec l’African National Congress (ANC), qu’elle fonde le Comité Contre le Colonialisme et l’Apartheid (CCCA), dont le but est de soutenir les mouvements de libération et anti-apartheid à travers le monde, en se focalisant particulièrement sur la région du Sud-Ouest de l’Afrique. Ce n’est effectivement pas un hasard si, en 1994 lorsqu’il change de nom, le comité devient « Comité Afrique Australe (CAA) ». Au cours de cette période, pour satisfaire à la mission qu’elle s’est donnée, Paulette Pierson-Mathy déploie une intense activité : elle réalise des études, organise des conférences qui rassemblent d’éminentes personnalités politiques issues des quatre coins du monde et collabore à de nombreuses campagnes initiées à l’échelle nationale ou internationale. Cette activité, particulièrement intense dans les années 1970 à 1990, cesse progressivement au cours des années 2000. Pendant cette période, Paulette Pierson-Mathy, peut compter sur le soutien indéfectible de son mari sans qui, selon ses propres mots, « tout cela aurait été impossible ».

Depuis 2016, le CArCoB s’est engagé à préserver sa mémoire et celle du CCCA en récoltant ses archives, et ce, afin de les faire vivre et de témoigner de l’engagement qui fut le sien dans la lutte contre les régimes racistes et, plus généralement, pour l’émancipation des peuples opprimés. Ce combat continue... Amandla awethu !

 

  • Légende des photos :
    • Paulette Pierson-Mathy (deuxième en partant de la gauche) entourée d’une délégation de femmes africaines venue en Belgique pour participer à la Conférence internationale des Femmes et de l’Apartheid organisée à Bruxelles du 17 au 19 mai 1982 par l’ONU, 1982, Collections photographiques du CArCoB.
    • Manifestation contre l’Apartheid en Afrique du Sud organisée à Bruxelles (De gauche à droite : Paulette Pierson-Mathy, Louis Van Geyt, Guy Spitaels et Ernest Glinne), 1985, Collections photographiques du CArCoB.
  • [1Pierson-Mathy, Paulette, « La politique raciale de la République d’Afrique du Sud », dans Chronique de politique étrangère, vol. XVII, n° 3-5 (Bruxelles : Institut royal des relations internationales, 1964)

    [2Le Monde Diplomatique, février 1965, p.13, [En ligne] : <https://www.monde-diplomatique.fr/1...> . (Consulté le 23/09/2021)