In memoriam - Juul Verhelst

Nous nous inclinons devant la mémoire de Juul Verhelst, historien et militant, nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses proches et nous leur faisons part de toute notre sympathie en ces tristes circonstances.

Juul Verhelst fut professeur et président du « programme interuniversitaire de spécialisation en archivistique et gestion des documents contemporains » à la Vrij Universiteit Brussel (VUB). En outre, il fut également archiviste aux Archives Générales du Royaume et aux Archives de l’Etat dans les Provinces. Sa contribution et son impact sur le monde des archives flamandes sont inestimables. Il fut également l’un des co-fondateurs de l’asbl Dacob. Avec sa partenaire, Griet Maréchal, ils ont fourni au Dacob un encadrement scientifique très précieux. Tous deux, ils n’ont pas manqué également de fournir leur aide au voisin de palier, le CArCoB. Nous tenons ici, nous aussi, à les remercier et à leur rendre hommage.

Juul Verhelst grandit dans un milieu ouvrier protestant à Anvers. Son grand-père était un socialiste convaincu, travaillant parmi les métallurgistes et constructeurs navals du port. Sa mère travaillait chez Bell et était également une chanteuse active dans le chœur de l’opéra d’Anvers. Ainsi, elle a souvent joué pour la Vrije Radio Antwerpen et pour l’Institut National Belge de Radio-diffusion (INR).

Après l’école primaire, il étudie le latin-grec à l’Athénée Royal d’Anvers où Leo Michielsen est son professeur d’Histoire et marque à jamais la manière de penser et de travailler de Juul Verhelst. Il termine son service militaire et travaille ensuite pendant un certain temps ; grâce à l’argent ainsi récolté, il commence ses études supérieures. Entretemps, il suit également le cursus de philosophie de Léopold Flam à la Volksuniversiteit Emile Vandervelde à Anvers.

En 1956, l’année où il passe d’Anvers à Gand pour étudier l’histoire, Juul Verhelst rejoint le Socialistische Vlaamse Studentenbeweging (SVSB). En 1957, il devient membre du Parti Communiste de Belgique (PCB/KPB) et rejoint la section gantoise. Il entre ensuite dans les instances dirigeantes de la Fédération de Gand-Eeklo-Saint-Nicolas et enfin au comité central. Plus tard, lors de la fédéralisation du PCB, il siège aussi au Conseil flamand du parti.

En 1960, il devient assistant au séminaire d’histoire contemporaine du professeur Jan Dhondt, qui encourage ses assistants à participer aux examens d’archiviste-paléographe. En 1965, Juul Verhelst quitte l’université et commence sa carrière aux Archives de l’Etat à Gand. Au travers de ses travaux d’archivage, il étudie la stratification sociale de Deinze et de ses environs au XVIIIème et XIXème siècle, étude qui lui permet d’obtenir son doctorat en 1972. Il acquiert une connaissance approfondie des archives et des producteurs d’archives et, en 1978, il devient d’abord chef de l’inspection puis chef du département des services généraux des Archives Générales de l’Etat à Bruxelles.

En tant que militant du PCB, il est impliqué dans le travail pour la Paix, soit en tant que membre du parti, soit au nom de la Belgische Unie Voor de Verdediging van de Vrede (BUVV, plus tard Vrede). Dans ce contexte, il donne de nombreuses conférences sur l’histoire des relations internationales depuis 1945 et sur le déroulement du conflit vietnamien.

A partir des années 1970, il enseigne à l’Ecole des cadres du PCB, avec comme guide le manuel de Leo Michielsen « Geschiedenis van de Europese arbeidersbeweging ».

Nous disons au revoir à Juul Verhelst, six mois après le décès de sa compagne Griet Maréchal.