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Quelle marge de manœuvre pour un ministre communiste en Belgique

Le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches de l’ULB reprend son cycle de séminaires pour l’année 2018.

Pour l’occasion il accueillera François Belot pour la première conférence "Quelle marge de manœuvre pour un ministre communiste en Belgique ? L’expérience du ministre communiste Jean Terfve à la Libération".

Au lendemain de la Libération, des communistes entrent dans divers gouvernements d’Europe occidentale. En Belgique, le Parti communiste (PCB), qui a récolté plus de 12% aux élections de février 1946, envoie quatre de ses dirigeants au gouvernement. Jean Terfve se voit ainsi confier, en avril 1946, le portefeuille de la Reconstruction. Il est chargé de la réparation matérielle du pays et de l’élaboration des statuts à octroyer aux résistants et aux victimes de la guerre. Depuis la négociation des portefeuilles jusqu’à sa démission onze mois plus tard, Jean Terfve, tout comme ses trois autres camarades, est confronté à de nombreuses difficultés et à de véritables actes de sabotage, de la part de ses adversaires catholiques comme de ses partenaires gouvernementaux, qui le contraignent à modifier ses projets.

Cette participation communiste au gouvernement belge n’est pas sans ouvrir des réflexions tout-à-fait actuelles quant à la très étroite marge de manœuvre que peuvent avoir des partis de gauche s’ils acceptent de participer au pouvoir.

Le CHSG accueillera comme "discutant" de cette séance, Luis Angel Bernardo y Garcia, auteur d’une thèse de doctorat sur Le Ventre des Belges. "Miracle économique" et restauration des forces de travail. Origines et développement de la politique alimentaire du second immédiat après-guerre (1914-1948) (ULB, 2014-2015).

Le séminaire se déroulera à la salle Henri Janne, 15ème étage de l’Institut de Sociologie (Bât.S), ULB, 44 avenue Jeanne, 1050 Bruxelles. Entrée libre.

Retrouvez le programme des prochains séminaires en cliquant sur le lien "lire la suite".

Séminaires du Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (ULB) - 18h-20h

Jeudi 22 février 2018 - Salle Henri Janne (Bât. S, 15ème ét.) : François BELOT (ULB), "Quelle marge de manoeuvre pour un ministre communiste en Belgique ? L’expérience du ministre communiste Jean Terfve à la Libération"

Jeudi 8 mars 2018 - Salle Arthur Doucy (Bât. S, 12ème ét.) : Michel ROGER (EHESS, Paris), "À la gauche du trotskisme, les Oppositionnels communistes en France et en Belgique (1928 - 1940)"

Jeudi 29 mars 2018 - Salle Arthur Doucy (Bât. S, 12ème ét.) : Simon HUPKENS (Ulg) - "La ligue révolutionnaire des travailleurs 1971 - 1984 : les trotskystes belges à la recherche d’une homogénéité politique"

Jeudi 26 avril 2018 - Salle Arthur Doucy (Bât. S, 12ème ét.) : Costantino PAONESSA (UCL), "Anticléricalisme et anarchisme en Egypte avant 1914"

Jeudi 3 mai 2018 - Salle Arthur Doucy (Bât. S, 12ème ét.) :Stéfanie PREZIOSO (Université de Lausanne), "Pour une histoire transnationale des opprimés en guerre" (rencontre autour du livre Contre la guerre 14-18. Résistances mondiales et révolution sociale)

Entrée libre - Institut de Sociologie (Bât. S), ULB, 44 avenue Jeanne, 1050 - Bruxelles

Contact : chsg@ulb.ac.be
Site Web : http://chsg.ulb.ac.be/

Remise du Prix CArCoB le 9 mars à 17h

Le prix CArCoB 2017 vient d’être attribué à Robin Bruyère pour son mémoire de master : Travail syndical et influence du PCB au sein de la FGTB liégeoise dans les années 1970 - 1980.

Le prix sera remis le 9 mars à 17h, au 33 rue de la Caserne - 1000 Bruxelles, l’occasion pour l’auteur de présenter son travail.

Le CArCoB a attribué pour la deuxième fois son prix bisannuel destiné à distinguer "une contribution scientifique originale à la connaissance historique des mouvements communistes en Belgique". Le prix, est destiné à "stimuler et valoriser les recherches et travaux mettant en valeur la documentation du Centre". Il avait été attribué en 2016 au doctorat défendu à l’UCL, publié depuis d’Anne-Sophie Gijs, Le pouvoir de l’absent : les avatars de l’anticommunisme au Congo (1920-1961).

Comme en 2015, le jury a été saisi d’un nombre appréciable de travaux des grande qualité, se partageant en documentaire filmé, thèse de doctorat et mémoires de master en histoire issus de nos diverses universités.

Il a couronné le mémoire de master en histoire défendu à l’Université de Liège par Robin Bruyère, Travail syndical et influence du PCB au sein de la FGTB liégeoise dans les années 1970 - 1980.

Au terme d’un impressionnant dépouillement d’archives et de journaux disponibles dans tous les lieux envisageables et portant sur une période bien plus large que la décennie traitée, l’auteur a réalisé une enquête orale qui donne un visage aux luttes évoquées. Il sauve ainsi le rôle joué par des protagonistes dont la trace n’affleure pas souvent dans les sources écrites et qui ont pourtant écrit l’histoire syndicale. Il marie avec doigté sources orales et écrites. Il pose clairement la question du politique et donne ainsi les chaînons qui relient prises de positions et actions. Il met en évidence les générations syndicales qui se distinguent et ose poser des hypothèses quant à l’ethos communiste, sa conception du monde, son rapport avec celui-ci, sa rationalité sociale et éthique. Par-delà, il éclaire la stratégie syndicale des différentes forces politiques qui s’allient et s’affrontent au sein des entreprises et des services publics.
Les thèmes abordés, les fonctionnements mis à jour éclairent l’histoire sociale d’aujourd’hui et apporte une contribution de poids à l’élaboration d’une histoire syndicale, parent pauvre de la recherche historique en Belgique.

Le jury souligne qu’il a eu quelque peine à départager des travaux qui, tous, témoignent de qualités évidentes et encourageantes pour l’histoire des forces de gauche dans ce pays.

Le rapport du jury sur l’ensemble des travaux est disponible ci-dessous.

 

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Lire le rapport du jury (pdf)

La Ligue révolutionnaire des travailleurs (LRT) 1971 - 1984, par Simon Hupkens

Le mouvement trotskyste est présent en Belgique depuis 1928. Marginal, il a cependant exercé une influence intellectuelle et politique marquante dans la gauche. Son histoire est également faite de multiples scissions et couverte d’une certaine obscurité en raison de périodes où ses militants ont exercé leur action au sein d’autres formations politiques, essentiellement les partis socialistes. Mais durant toutes les années ’70 et jusque dans les années ’80, le mouvement trotskyste belge s’incarne principalement dans la Ligue révolutionnaire des Travailleurs (LRT).

Pour élaborer son excellent travail publié par le CRISP (Courrier hebdomadaire n°2335 - 2336), Simon Hupkens a puisé dans les riches archives de l’IHOES à Liège et de l’AMSAB à Gand. Il a interviewé de nombreux militants.
Il démontre et analyse les différentes tendances qui s’affrontent au sein du mouvement qui opposent deux lignes : l’ouvriérisme et l’intellectualisme. Il décrit avec intelligence les ruptures successives qui recouvrent des conflits générationnels et les stratégies qui s’opposent : l’entrisme puis le "mouvementisme".
Par une écriture claire et bien structurée, par une vision politique indépendante, il permet une compréhension intelligente du mouvement. Le Jury du prix du CArCoB, auquel l’auteur a soumis son travail, l’a fortement apprécié (cliquez ici pour le rapport du Jury).

Simon Hupkens participera au séminaire du Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches de l’ULB ce jeudi 29 mars. Cette conférence-discussion portera sur La ligue révolutionnaire des travailleurs 1971 - 1984 : les trotskystes belges à la recherche d’une homogénéité politique.

Informations pratiques :
Le séminaire est ouvert à toutes et tous. Entrée libre.
Quand : Jeudi 29 mars, de 18h à 20h.
Lieu : Campus du Solbosch, Bâtiment S, salle Arthur Doucy, 12ème étage, Institut de sociologie de l’ULB, 44 avenue Jeanne (cliquez ici pour le plan).
Attention, des travaux sont en cours Avenue Franklin Roosevelt, le campus est accessible en voiture uniquement via l’Avenue Buyl.

La vie quotidienne, l’action, les luttes et les plaisirs d’une section communiste dans les années ’70/’80

Les années ’70 et ’80 furent des années d’espoirs et de montées des luttes diverses : mai 1968 avait provoqué un rajeunissement, un appel vers des solutions nouvelles pour faire de la politique. On pensait alliances progressistes, l’eurocommunisme donnait des ailes et des idées à quelques sections du PCB. La Section de Forest connut alors une expansion remarquable, une présence dans la commune appuyée sur des journaux réguliers, des revendications, des assemblées larges, des fêtes, des affiches percutantes, un langage qui parlait loin au delà du cercle restreint des traditions. Grâce aux archives de deux des principaux responsables, Jacques Teghem, (né le 4 février 1948) secrétaire politique de la section et Serge Govaert, (né le 4 mars 1950) responsable de La Vie Forestoise, il est possible de suivre pas à pas, l’élaboration de cette percée, la vie intérieure de la section mais aussi ses rapports tant avec la direction du PC qu’avec les autorités forestoises, les négociations avec les autres formations politiques locales : un véritable kaléidoscope. On peut suivre deux campagnes communales exceptionnelles, de 1976 à 1982 mais aussi la vaine tentative de créer en 1988 un rassemblement rouge-écologiste. Bref le matériau idéal pour élaborer une micro-histoire d’une trajectoire politique au niveau communal.

Cf. Papiers personnels Jacques Teghem, 1976 - 1989, et Papiers Serge Govaert, 1975 - 1988 ; 6 + 3 boîtes d’archives. Collections Périodiques : La Vie Forestoise, Les Braises, S’unir.

En vente au CArCoB

Le livre de Jean-Michel Chaumont, Survivre à tout prix ? Essai sur l’honneur, la résistance et le salut de nos âmes est désormais en vente au CArCoB.
Cette recherche pionnière a notamment été rendue possible par l’exploration systématique des dossiers constitués par le PCB à la libération et conservés au CArCoB, ouverts pour la première fois totalement à un chercheur, tout en respectant l’anonymat des personnes.

"Survivants à leur déportation, un certain nombre de militants communistes rentrent en Belgique mi-1945. Le Parti leur demande alors de relater les circonstances de leur arrestation, leur conduite durant les interrogatoires (parfois accompagnés de séances de torture à Breendonk) et leur conduite dans les camps. Le présupposé implicite de la reddition de compte exigée est que leur survie les rend suspects de trahison. Ont-ils respecté durant leur interrogatoire la consigne de silence total prescrite par le code du militant illégal ? Ont-ils au contraire sacrifié leur honneur à leur survie ? Mais qu’est-ce que cette "morale de l’honneur" à laquelle tant leurs juges à la Commission Central de Contrôle du PCB que les militants eux-mêmes se réfèrent fréquemment ? Est-ce ce même honneur dont parlait Montesquieu ? Est-ce le même honneur au nom duquel des crimes sont commis et que le code pénal belge considère comme une circonstance aggravante ?" ( J.-M. Chaumont )

En vente au prix de 29€ (frais de port n.c.) via notre librairie en ligne ou au CArCoB (33, rue de la caserne - 1000 Bruxelles).

Cliquez ici pour plus d’informations concernant cet ouvrage.

Page d’accueil du CArCoB

 

Le CArCoB est un centre d’archives privées, reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui rassemble et met à la disposition du public des collections comprenant archives, livres et brochures, photos, affiches, périodiques et films se rapportant à l’histoire du mouvement ouvrier en Belgique, principalement le Parti communiste et les diverses organisations qui y furent liées. Mais aussi une riche documentation historique sur les mouvements pacifistes, de solidarité internationale et de lutte contre le colonialisme et l’apartheid.

Adresse : rue de la Caserne 33 - 1000 Bruxelles - Belgique, tél. 00 32 (2) 513 15 83 et 00 32 (2) 513 61 99
Horaire : du lundi au vendredi de 9h30h à 17h
 
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Salle de lecture du CArCoB

En collaboration avec son homologue flamand, le Dacob, le CArCoB gère les archives émanant du Parti communiste de Belgique (1921-1989). Il est le dépositaire des copies des documents relatifs à la Belgique conservés dans les archives de l’Internationale communiste à Moscou (RGASPI) ainsi que de nombreuses archives personnelles de ses militants.

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8ème congrès du PCB en 1946

La bibliothèque recèle quelques milliers de titres des périodiques édités par ses organisations. Elle détient également des milliers de précieuses brochures émanant de toutes les organisations ouvrières de Belgique, la totalité des publications du PCB et de la JCB et de très nombreuses éditions des partis communistes dans le monde.

Ses collections d’affiches et de photos offrent un panorama des luttes menées par le PCB, la Jeunesse communiste, le mouvement de la paix, les associations culturelles et sociales.

L’ensemble de ces collections est répertorié progressivement dans le catalogue en ligne uDesk. Une aide à la consultation et des outils de travail "papier" sont disponibles dans la salle de lecture et auprès des archivistes.

 

 

Code de respect des usagers culturels en Fédération Wallonie-Bruxelles (PDF)

Le Comité mondial des Femmes contre la Guerre et le Fascisme (CMF)

La section belge du Comité Mondial des Femmes contre la Guerre et le Fascisme (CMF) naît dans le sillage de la Conférence mondiale des femmes contre la guerre et le fascisme organisée en 1934 à Paris par le mouvement « Amsterdam-Pleyel », que président Romain Rolland et Henri Barbusse. Plusieurs Belges participent à son comité d’initiative, qui témoignent de la résonance prise par le pacifisme et l’antifascisme dans les mouvements socialiste, communiste et féministe. Outre la présence de dirigeantes du mouvement féminin socialiste (Alice Pels, Isabelle Blume et Hélène Burniaux), la communiste Marcelle Leroy y joue un rôle moteur. Mais la personnalité sans doute la plus emblématique est Germaine Hannevart qui symbolise l’adhésion au mouvement d’une nébuleuse à la fois féministe, pacifiste et laïque dont le point d’ancrage est l’enseignement. Constituée en 1934, la section belge du CMF est présidée par Lucia de Brouckère. Mais c’est surtout la secrétaire Marcelle Leroy qui en devient la cheville ouvrière, à qui succède Emilienne Steux-Brunfaut. Se retrouvent côte à côte dans ses rangs : des pionnières de la paix (Antonia Nyssens-van Dreveldt, Léonie La Fontaine), de nombreuses femmes socialistes et communistes, mais aussi des libérales (Georgette Ciselet, Gabrielle Rosy-Warnant) et des laïques non affiliées à un parti (Germaine Hannevart). Elle ne parviendra jamais à se rallier des femmes catholiques.
La jeune association s’illustre dès lors dans différents combats, féministe, pacifiste et antifasciste.
(...)

Cliquez ici pour lire la suite de cet article.

Illustration : Portrait de Marcelle Leroy, Fonds personnel de José Gotovitch.

Le Ventre des Belges. Une histoire alimentaire des temps d’occupation et de sortie de guerre (1914-1921 & 1939-1948), par Luis Angel Bernardo y Garcia

C’est une étude monumentale qu’Angel Luis Bernardo y Garcia a publiée aux Archives générales du Royaume en 2017. Le Jury du prix du CArCoB, auquel l’auteur a soumis cet ouvrage, a été fortement impressionné. L’ampleur de la documentation explorée, l’aridité de certaines sources surmontée avec brio, l’étendue chronologique du sujet, les questions capitales et originales qu’il pose, font de ce travail une contribution essentielle pour l’histoire économique et sociale de la première moitié du XXème siècle en Belgique.

"Entre 1914 et 1948, la Belgique aura connu cinq crises alimentaires (1914-1918, 1918-1921, 1939-1940, 1940-1944, 1944-1948), soit près de 16 années de privations et de disette. Ces crises alimentaires seront marquées par la chute brutale, voire la quasi disparition, des vitaux approvisionnements extérieurs.

Densément peuplée, structurellement déficitaire en produits agricoles de première nécessité et intrinsèquement libre-échangiste, la fourmilière belge ne semble guère armée pour supporter deux guerres mondiales et deux longues sorties de guerre.

Au cours des deux occupations, la population belge échappe pourtant à la famine en dépit du blocus britannique et des prédations allemandes massives nourries par un marché noir florissant. Au cours des deux sorties de guerre, elle parvient à relancer rapidement sa production industrielle et ses exportations dans un contexte de normalisation politique et sociale.

Ces « miracles » alimentaires et économiques ne peuvent être compris qu’en étudiant les crises alimentaires précédentes dont la puissance publique, les élites dirigeantes, le monde agricole et le mouvement ouvrier ont su tirer les enseignements."

Référence : Luis Angel BERNARDO Y GARCIA, Le Ventre des Belges. Une histoire alimentaire des temps d’occupation et de sortie de guerre (1914-1921 & 1939-1948), in Studies in Belgian History, 4, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2017.

Retrouvez le rapport du Jury du prix du CArCoB en cliquant ici.

Histoire de l’art et communisme

Le mémoire de licence en Histoire de l’art Le mouvement réaliste en Belgique de 1940 à nos jours présenté à l’Université de Liège en 1986 (inédit) peut être enfin consulté. Son auteur, Jean-Christophe Yu, vient de mettre à la disposition du CArCoB une copie accessible au public.

Après 1945 et jusqu’à la fin des années 1980, des artistes comme Roger Somville, Edmond Dubrunfaut, Louis Deltour, Wilchar et tant d’autres ont animé le courant réaliste en Belgique.

L’historien de l’art décrit l’origine de ce courant dans le contexte philosophique et politique de l’après seconde guerre mondiale, une époque marquée par le prestige de l’URSS victorieuse du nazisme et la place conquise par les partis communistes en France et en Belgique dans les sphères intellectuelles et artistiques avec des personnalités comme Aragon et Bob Claessens.

Les œuvres picturales des réalistes prennent position dans les luttes sociales et politiques. Le mouvement entre aussi en confrontation avec l’émergence du non-figuratif représenté par un autre artiste communiste : Paul Renotte.

Jean-Christophe Yu retrace ainsi une époque où les questions esthétiques étaient débattues entre communistes, où les créateurs voulaient être des "éveilleurs de conscience".

Illustration : Paul Renotte, Tôle cuite, 1963.

Refaire Mai 68 ? Héritages et actualité : les 2, 7 & 8 mai 2018

Les 2, 7 et 8 mai auront lieu à l’ULB plusieurs événements dans le cadre du 50ème anniversaire de Mai 68.

Mercredi 2 mai, 18h :
Projection-débat autour de Libre examen 68 (Luc de Heusch) ;
Vernissage de l’exposition du Département des Bibliothèques et de l’Information scientifique.

Lundi 7 mai, 18h :
Introduction générale du colloque Refaire Mai 68 ? Héritages et actualité, avec Sophie Béroud (Lyon-2) ;
Projection de Grands soirs et petits matins (William Klein).

Mardi 8 mai, 9h-19h :
Matinée - Conférences avec différent(e)s spécialistes de Mai 68, belges et internationaux.
Après-midi - tables rondes avec des témoins de l’époque et représentant(e)s des organisations étudiantes de l’ULB.

Informations pratiques :
Lieux : Mercredi 2 mai - Bâtiment NB, VIS-2
Lundi 7 mai - Auditoire DC2.223, avenue Depage
Mardi 8 mai - Grand Hall, Bâtiment A, Campus du Solbosch - 1000 Bruxelles
Prix : accès libre
Contact : institut.liebman@ulb.ac.be

Cliquez ci-dessous pour le programme complet.

Mercredi 2 mai, à 18h  : Projection-débat et vernissage de l’exposition - bâtiment NB, local VIS-2 :
Projection de Libre examen 68 (Luc de Heusch), présenté par Muriel Andrin (ULB) et Pierre Petit (ULB), avec le concours de la Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Fondation Henri-Storck.
Débat sur le film animé par Eddy Caekelberghs.
Vernissage de l’exposition du Département des Bibliothèques et de l’Information scientifique.

Lundi 7 mai, 18h  : Soirée d’ouverture - Auditoire DC2.223, Avenue Depage :

  • Introduction générale "Refaire Mai 68 ? Héritages et actualité" par Sophie Béroud (Université Lumière Lyon-2 - Triangle).
  • Projection films - Grands soirs et petits matins de William Klein et Reprise aux usines Wonder (9 minutes).

Mardi 8 mai, 9h-19h  : Conférences et tables rondes - Grand Hall du bâtiment A :
9h-10h30 : "Fragments d’une histoire

  • Paul Goossens (Journaliste, leader étudiant au moment de "l’affaire de Louvain" en 66), "Le Mai 68 à Louvain".
  • Rik Hemmerijckx (Historien, Conservateur du Musée Emile Verhaeren), "Mai 68 et les luttes ouvrières en Belgique".
  • Serge Govaert (Administrateur au CRISP, auteur de Mai 68. C’était au temps où Bruxelles contestait), "Mai 68 en Belgique : le monde des artistes et des écoles d’art".

10h45-12h15 : "Mai 68 : Quelles ruptures ? Quels héritages ?"
avec Valérie Piette (lutte des femmes), Mateo Alaluf (évolution du salariat), Marie-Thérèse Coenen (éducation permanente et liens universités-syndicats), Herwig Lerouge (impact politique).

14h-15h30 : "Sens et contre-sens"

  • Judith Revel (Université Nanterre, Paris), "La récupération néo-libérale de Mai 68".
  • Cécile Vanderpeelen (ULB, CIERL-MMC), "Contribution à une histoire matérielle : Mai 68 raconté par les objets".

15h45-17h15 : "Des témoins racontent"
Table ronde avec Marco Abramowicz, Hugues Le Paige, Maxime Tondeur, Nine Muret. Modération : Claire Billen.

17h15-18h45 : "Quels héritages de Mai 68 pour les organisations étudiantes aujourd’hui ?"
Table ronde avec des représentants de chaque organisation étudiante présente à l’ULB (USE, COMAC, EGA, ECOLO-J, BEA, Cercle féministe). Modération : Librex.

Informations pratiques :
PAF : accès libre
Contact : institut.liebman@ulb.ac.be - 02/650.33.86
Site internet : http://chsg.ulb.ac.be
Evènement Facebook

Journées des 7 et 8 mai organisées par :

  • Le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (CHSG)
  • L’Institut Marcel Liebman
  • L’Union syndicale étudiante
  • L’Association culturelle Joseph Jacquemotte (ACJJ)
  • Le Centre des Archives du Communisme en Belgique (CArCoB)
  • Le Centre d’Animation et de Recherche en Histoire Ouvrière et Populaire (CARHOP).

Avec le soutien de :

  • L’Université Libre de Bruxelles
  • La Faculté de Philosophie et Sciences sociales
  • La Commission culturelle (ULB)

Les archives de Paulette et Paul Louis Pierson-Mathy / Comité contre le colonialisme et l’apartheid

Le CArCoB s’occupe actuellement de la collecte des archives de Paulette et Paul Louis Pierson-Mathy et du Comité contre le colonialisme et l’apartheid.

Ce fonds d’archives essentiel constitue une source exceptionnelle en Belgique pour quiconque s’intéresse à la lutte contre l’apartheid et le colonialisme, mais aussi à la solidarité internationale, à l’accès à l’indépendance par la lutte armée et au processus de décolonisation.
Une partie des archives concerne également l’activité de Mme Pierson-Mathy au sein de l’Association belge et internationale des juristes démocrates.
Les périodiques, les brochures et les mémoires composant ce fonds sont actuellement en cours d’encodage dans notre catalogue en ligne. Les archives sont quant à elles directement accessibles sur place au CArCoB.

Nouvelle édition et promotion

Nous vous offrons la possibilité d’acquérir la réédition du livre de José Gotovitch Du Rouge au Tricolore. Les Communistes belges de 1939 à 1944. Un aspect de l’histoire de la Résistance en Belgique, Bruxelles, éditions du CArCoB, 2018, 740 pages - ainsi que le précédent ouvrage de l’auteur Du communisme et des communistes en Belgique. Approches critiques, Bruxelles, éditions Aden, 2012, 436 pages - le tout au prix de 30€ + 5,50€ de frais de port.

Pour retrouver toutes les informations concernant ces ouvrages et pour passer commande, cliquez ici ou rendez-vous sur notre librairie en ligne.

"Du rouge au tricolore" de J. Gotovitch par Nicolas NAIF

Un excellent article de Nicolas Naif dans Le Drapeau Rouge du mois de septembre

"L’ouvrage monumental de José Gotovitch, Du rouge au tricolore, est déjà une vieille connaissance pour les amateurs d’histoire de Belgique et plus particulièrement du Parti communiste. En effet, ce livre a été édité pour la première fois en 1992 et demeure une pierre absolument fondamentale dans l’historiographie du communisme belge. Même 26 ans après, ce livre reste une référence inégalée pour la compréhension de cette période si particulière, si intense, si dramatique que fut la Seconde Guerre Mondiale." Nicolas Naif.

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Lire l’article

NAIF, Nicolas. "Du rouge au tricolore, la résistance dans l’histoire du communisme belge", Le Drapeau Rouge, septembre-octobre 2018, p.16-17.

IN MEMORIAM - Zoé Blusztejn "Zouzou"

 

Née à Forest, le 17 février 1932, décédée à La Louvière le 12 novembre 2018.
Les parents de Zouzou étaient des Juifs communistes polonais, arrivés séparément en Belgique où ils se sont rencontrés et mariés. Son père, tailleur, est passé rapidement à la clandestinité après un séjour forcé en France d’où il s’évade en 1940. Capturé comme résistant, il ne reviendra pas des camps. La mère de Zouzou échappe à la déportation. Sa fille est cachée et ballotée de familles en institutions.
Après la guerre Zouzou fréquente les Pionniers communistes et les organisations de juifs progressistes. Adolescente, elle milite à la Jeunesse Populaire de Belgique. Elle adhère au PCB en 1949. Elle s’éloigne ensuite de Bruxelles et du parti. Elle fonde une famille.
C’est dans le Brabant wallon qu’elle reprend sa vie militante au début des années 1960. Augustin Duchâteau, dirigeant local et membre du Bureau politique, lui propose d’entrer dans le cadre administratif du PCB. Elle travaille comme employée pour le Comité central, s’occupe de l’accueil des délégations de l’importante réunion des partis communistes ouest-européen à Bruxelles en 1974 et termine sa carrière comme documentaliste du Parti communiste de Wallonie et de Bruxelles.
Depuis 1980, elle résidait à La Louvière, active dans le parti et dans l’association culturelle Achille Chavée. Elle avait toujours eu une passion pour la musique et la danse classique, c’est une autre facette de sa personnalité extravertie.
En 2016 elle publie ses mémoires*, un touchant témoignage sur sa vie.
Jules Pirlot

 

*Zoé Blusztejn, Zouzou, itinéraire d’une enfant juive, préface de José Gotovitch, éditions du Geai bleu et Club Achille Chavée, 2016. Disponible au CArCoB.

IN MEMORIAM

Outre Zoé Blusztejn (Zouzou) dont nous avons déjà publié l’in memoriam, ce mois de novembre 2018 a été funeste pour des personnalités qui ont marqué l’histoire du communisme en Belgique.

 

Lucie CRABBE, épouse de Dirk Lauwers, née à Watermael-Boitsfort le 17 décembre 1920, décédée à Saint Josse-ten-Noode le 15 novembre 2018. Marquée par son enfance de fille de coloniaux, outrée par la manière dont les Congolais étaient traités dans les mines d’or du Kilo-Moto, elle s’engage contre les injustices. Membre du PCB après la Libération, elle participe à la naissance du Rassemblement des Femmes pour la Paix, elle connait toutes les luttes contre l’armement nucléaire et pour la dépénalisation de l’avortement. De 1989 à 1998, elle assume la codirection du mouvement et fait la promotion de la formation politique des femmes en coopération avec Xavier Mabille et de l’éducation musicale avec Bernard Focroulle, déployant ses activités dans le Brabant wallon et à Bruxelles.

 

Maurice MAGIS, né à Dampremy le 11 octobre 1948, décédé à Gosselie, le 21 novembre 2018. Fils d’un responsable communiste de Charleroi prénommé Maurice lui aussi, il s’engage très tôt dans l’action politique et devient journaliste puis rédacteur en chef du quotidien Le Drapeau rouge. Après la fin de la parution du journal communiste et l’échec d’un organe pluraliste de gauche Libertés, il poursuit son activité journalistique dans le cadre de la Fondation (devenue Association) Joseph Jacquemotte et son activité politique au sein du Parti Communiste Wallonie-Bruxelles.

 

Simone TITS, née le 20 mai 1926 à Etterbeek , décédée à Woluwe-Saint-Lambert, le 25 novembre 2018. Artiste céramiste, elle avait épousé Roger Somville, peintre et militant communiste. Elle est son modèle, son image apparait partout dans l’œuvre de son mari. Elle l’a soutenu pendant toute sa vie artistique et militante. Elle est aussi la mère de Marc Somville qui fut président de la Jeunesse Communiste de Belgique.

MEILLEURS VŒUX POUR L’ANNÉE 2019 !

Et pour commencer l’année… un peu d’histoire !

Le Drapeau Rouge des 1er et 2 janvier 1925 annonçait le premier anniversaire du journal.

 

 

A cette occasion, Joseph Jacquemotte écrivait en première page du journal :

Le Drapeau Rouge entre aujourd’hui, et gaillardement nous osons le dire, dans sa deuxième année d’existence. […] Certes, lorsqu’en août 1923, au lendemain même de la libération des militants communistes emprisonnés depuis cinq mois pour « complot contre la Sûreté de l’Etat » […] la question se posa de transformer notre Drapeau Rouge hebdomadaire en quotidien, nul de nous ne se cachait les difficultés considérables de la tâche que le Parti entreprenait. […] Les obstacles attendus ou inattendus n’ont pas manqué de se multiplier sur notre route. Le ministre des Chemins de fer, sans interdire ouvertement, par une décision ferme, la vente de notre quotidien dans les gares du réseau, a refusé d’accorder l’autorisation nécessaire, plaçant ainsi, pratiquement, le quotidien révolutionnaire du prolétariat sur le même pied que les journaux pornographiques ! […] Nous avons tenu ! Et nous continuerons à tenir ! […] En ce premier anniversaire de la fondation de notre Drapeau Rouge, faisons le serment de donner tout à la défense de la Révolution russe à nouveau menacée ; de travailler sans relâche pour le développement de notre Parti et de notre quotidien ! […]

 

 

Décès de notre ami Paul Wynants

 

Le début de cette année est malheureusement assombri par le décès de notre ami Paul Wynants. Membre de notre Conseil scientifique, il était professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Namur. Paul Wynants était issu d’une famille démocrate chrétienne et, dès l’adolescence, s’était clairement engagé en créant, à 18 ans, un groupe du Rassemblement des Progressistes à Huy. Ses analyses de l’histoire politique récente de Belgique, publiées au CRISP, frappaient par leur information précise et leur pertinence. Paul Wynants avait notamment apporté tout son appui aux groupes de recherche axés sur l’histoire du Mouvement ouvrier. Il présidait le groupe de contact FNRS, exerçant la tutelle sur le Maitron Belgique. Le Centre d’histoire des Gauches de l’ULB avait toujours pu compter sur son appui pour introduire ses projets de colloques et publications, et il nous avait fait l’amitié d’apporter son renom et sa compétence au sein de notre Conseil scientifique. Nous perdons un proche de toute grande qualité, à la sympathie souriante et de conseil précieux.

Présentation du fonds Jurgita Smolski

Photographie de Jurgita Smolski lors d'un weekend de la Famille heureuse en bord de Meuse, 1961, Collection personnelle de Michel Majoros.Le CArCoB a le plaisir de vous informer que le fonds d’archives de la journaliste Jurgita Smolski a été inventorié. L’inventaire est accessible via notre catalogue en ligne Pallas ou sur le lien en dessous de cet article. Le fonds intéressera particulièrement celles et ceux qui cherchent des informations relatives à la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et aux activités d’une journaliste du quotidien du Parti communiste belge, le Drapeau Rouge.

Jurgita Smolski, aussi appelée Georgette, est la fille d’un homme politique lituanien exécuté en 1919 par les Corps Francs. Née à Verviers le 8 février 1920, elle emménage à Bruxelles avec sa mère en 1926. C’est à l’ULB qu’elle débute des études d’histoire, où elle prendra contact avec des groupes étudiants de gauche, et entrera aux Etudiants socialistes unifiés (ESU), dont elle a raconté ses mémoires dans un ouvrage édité par le CArCoB (SMOLSKI Jurgita, Engagés volontaires : dix U.L.Bistes dans notre mémoire, Bruxelles, CArCoB, 2010).

Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle plonge dans l’appareil clandestin du PCB, en hébergeant chez sa mère le rédacteur en chef du Drapeau Rouge, Pierre Joye, dont elle devient la courrière sous le nom de « Carine ». En octobre 1941, elle adhère au PCB, mais de jour, elle est enseignante à Decroly. Après l’arrestation de Pierre Joye en 1943, elle reste courrière de l’appareil central du parti. Elle recevra la Médaille Verhaegen de l’ULB pour son action dans la Résistance après la Libération. Dans ses archives, Jurgita Smolski a laissé un ensemble de notes manuscrites racontant ce parcours particulier.

Après la guerre, Jurgita devient journaliste pour le Drapeau Rouge et pour Front, l’organe du Front de l’Indépendance, notamment pour la rubrique « Arts, sciences et lettres ». Entre 1948 et 1950, elle publie aussi une série d’articles sur la Pologne dans l’ancien journal franco-tchécoslovaque communiste Parallèle 50. Quelques archives de ces activités ont été conservées.

Sa vie prend un nouveau tournant en 1948, lorsqu’elle se marie à un attaché hongrois à la légation de Varsovie, Ferenc Majoros. Elle décide de le suivre en Hongrie, où elle passera huit années. Elle adhère au PC hongrois en juillet 1948 et devient correspondante particulière pour le Drapeau Rouge et, plus périodiquement, pour Front. Elle envoie à ces journaux de nombreux articles, sous ses multiples pseudonymes (Carine, Anne Vincent, Claire Vincent, Anne Roland), portant sur les questions politiques, sociales, économiques et culturelles en Hongrie. Ce sont principalement ces activités dont témoigne le fonds, qui comprend de nombreux brouillons, dossiers documentaires et exemplaires de ces articles. En Hongrie, elle publiera également quelques articles dans des quotidiens hongrois et participera à certaines émissions de radio, comme en attestent quelques documents conservés.

Après son divorce, Jurgita revient en Belgique en 1956 et enseigne l’histoire à Decroly, à l’école normale Berkendael et à l’Ecole européenne, mais elle ne perdra jamais son intérêt pour le communisme. Elle a d’ailleurs conservé des documents de la Commission Nationale des Enseignants Communistes et un ensemble de notes portant sur le communisme. Après sa pension, Jurgita reste active : elle participe à des conférences, elle retranscrit ses mémoires, elle participe à la création de la Fondation Smolski-Geelens visant à aider les étudiants de l’Université de Vilnius à venir étudier à l’ULB, et surtout, elle exerce ses talents littéraires en racontant les histoires de son père et de sa mère dans plusieurs livres, dont le CArCoB dispose de copies. Elle décède le 15 janvier 2012.

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Inventaire des archives de Jurgita Smolski

Xavier Dabe, étudiant stagiaire de l’UCLouvain

Présentation du fonds Isabelle Blume

Photographie d'Isabelle Blume, [194X], collections photographiques du CArCoBLe CArCoB a le plaisir de vous informer que le fonds d’archives d’Isabelle Blume a été inventorié. L’inventaire est accessible via notre catalogue en ligne Pallas ou sur le lien en dessous de cet article. Cet outil permettra au lecteur de plonger à l’intérieur d’un fonds qui renferme les traces des grands combats qu’a mené Isabelle Blume (née Grégoire, le 22 mai 1892 à Baudour) tout au long de sa vie : la lutte pour les droits des femmes, pour la paix et pour la justice sociale.

D’abord militante socialiste, elle mène très tôt une lutte féministe et sociale qui la conduit à devenir responsable de toute l’action féminine du POB. Secrétaire nationale du Mouvement des femmes socialistes dès 1928, elle mène une action quotidienne en faveur de la Femme (malgré l’hostilité du POB à l’égalité politique des femmes) en écrivant notamment de nombreux articles au sein de la Voix des Femmes et de La Femme prévoyante (qui fusionneront en 1936). Son action sociale a un grand rayonnement : membre de divers comités et conseils, elle milite pour le bien-être de la famille et pour un enseignement de qualité. Cette activité est illustrée par la correspondance qu’elle entretient avec le Groupement belge de la Porte Ouverte, la Ligue de l’Enseignement et, plus tard, par son investissement au sein au sein du Conseil supérieur de la Famille et du Comité national contre l’alcoolisme.

Elue à la Chambre en 1936, elle appelle, la même année, les femmes socialistes à rejoindre le Rassemblement Universel pour la Paix, dans lequel elle s’engage activement en organisant, entre autres, le congrès international de Bruxelles, en septembre 1936. Trois ans auparavant, elle co-organisait déjà la Conférence mondiale des Femmes contre la guerre et le fascisme à Paris, en concertation avec des militantes belges.

Le tableau ne peut pas être complet si l’on ne mentionne pas également les préoccupations pacifistes et internationalistes dont elle a fait montre tout au long de sa carrière politique. En 1936, la guerre civile éclate en Espagne. Profondément touchée par les conséquences de cette guerre, elle déploie une intense activité afin de promouvoir la solidarité avec l’Espagne républicaine et fustiger la non-intervention du gouvernement belge. Elle organise également l’accueil des enfants espagnols en Belgique. Dix ans plus tard, elle s’intéresse également à la question israélienne et se prononce notamment en faveur de l’Etat d’Israël – ce qu’elle regrettera plus tard, comme l’illustre sa correspondance.

En dépit des tensions qui se font ressentir au sein du POB à son égard, surtout en raison de ses positions trop proches du Parti communiste sur les questions internationales, Isabelle Blume participe en novembre 1950 au IIe Congrès international des Partisans de la Paix, à Varsovie, à l’issue duquel est créé le Conseil Mondial de la Paix – qui la coopte en février 1951. Sa présence à ce Congrès et sa proximité avec les tribunes communistes sont la goutte de trop pour les dirigeants socialistes, qui décident de l’exclure en avril 1951.

Malgré son exclusion, Isabelle Blume reste présente à la Chambre en tant que députée indépendante jusque 1954. Ses contacts avec Henri de Man au sein du POB, lui valent d’être interviewée en 1971 par Michel Brélaz de l’Université de Genève, qui réalise un colloque sur la vie de l’ex-président du POB.

Si elle ne rejoint pas le Parti communiste alors, elle s’investit toutefois dans diverses organisations qui lui sont proches, telles que les Amitiés belgo-polonaises et belgo-soviétiques.

De 1951 à 1975, sa vie se confond avec le CMP dont elle est la Présidente coordinatrice dès 1964, nous livrant ainsi de riches informations sur l’organisation et les réunions du CMP et nous apportant un éclairage sur les questions internationales. Son action au sein du Comité lui permet d’établir des contacts dans le monde entier, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique latine, comme en témoigne l’abondante correspondance qu’elle a conservée. Citons, par exemple, la lettre qu’elle adresse en 1969 à Pablo Picasso, à l’occasion des 20 ans du CMP, dans laquelle elle lui demande de bien vouloir dessiner une nouvelle colombe pour le logo de l’organisation.

En 1951, elle rejoint également l’Union Belge pour la Défense de la Paix (UBDP), filiale du CMP, et en devient la Présidente nationale en 1967, lorsque le mouvement se structure fédéralement (l’UBDP a pour pendant néerlandophone le BUVV, qui devient Vrede dès 1972).

Après avoir siégé comme députée indépendante durant trois ans, Isabelle Blume tente de réintégrer le PSB en 1959, pensant qu’une lutte commune pour les idées qu’elle défend est redevenue possible. Devant le refus du Parti et se sentant « dépaysée, hors de la vie » depuis qu’elle n’est plus au Parlement, elle décide de se présenter dernière sur la liste législative du Borinage en 1961, afin de retrouver sa place dans la politique belge. Si elle attend plusieurs années avant d’adhérer au Parti communiste, c’est, dit-elle, pour ne pas « enlever aux idées que je défendais (…) le poids qu’elles avaient par elles-mêmes ».

En 1964, elle intègre finalement le Parti Communiste Belge et est élue au Comité Central, aux côtés de son fils Jean. De son activité au sein du PCB, elle nous lègue des documents relatifs à la préparation des Congrès nationaux, aux résolutions prises, mais également quelques travaux qu’elle élabore pour le Comité Central. Elue, en 1964, comme conseillère communale à Hornu, elle prend à cœur les questions économiques et sociales du Borinage (charbonnages, sidérurgie), comme en témoignent les dossiers documentaires qu’elle constitue et sa correspondance. Durant son mandat, qui prend fin en 1971, elle tient la population au courant de l’activité des conseils communaux et des élus communistes en rédigeant plusieurs articles (dont elle a conservé les brouillons) destinés à paraître dans des périodiques de la mouvance communiste.

D’ailleurs, durant sa riche et longue carrière, elle a rédigé de très nombreux manuscrits portant sur des sujets très variés, inévitablement liés aux grands combats sociaux, internationalistes, pacifistes et féministes qu’elle a menés.

Isabelle Blume, personnalité au caractère marquant et à l’énergie débordante a, par l’action incessante qu’elle a menée, marquer d’innombrables personnes. Nombreux furent ceux qui, lors de la célébration de son 80ème anniversaire, ou, lors de ses obsèques, en mars 1975, lui rendirent de vibrants hommages.

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Inventaire des archives d’Isabelle Blume

Elodie Bardi, étudiante stagiaire de l’UCLouvain

La presse en yiddish de Solidarité Juive traduite en français par Jo Szyster et déposée au CArCoB

L’organisation « Solidarité Juive » est née en 1939 et a cessé d’exister sous ce nom en 1969, année au cours de laquelle, avec d’autres groupes proches du 61 rue de la Victoire, (Contact 66, l’Amicale des Moniteurs, le Comité des Parents de l’UJJP et l’UJJP.) « Sol » est devenu l’UPJB.

Des jeunes Juifs, pour la plupart communistes, futurs créateurs de « Solidarité », avaient déjà créé avant la guerre un groupe informel qu’ils avaient appelé « Kultur farein » c’est-à-dire « Union culturelle », et qui se réunissaient souvent le dimanche au bois pour parler ensemble le yiddish, leur langue maternelle et pique-niquer, ils avaient publié à Mons en 1936 une petite brochure intitulée « PROKOR » (pour « Pro Colonizatsie in Ratn-farband »). Ce sont les mêmes (en partie), qui ont publié plus tard la presse en yiddish de Solidarité Juive. C’est de cette presse dont il s’agit ici.

Nous en connaissons l’existence qui s’étend sur une période qui va de mai 1943 à 1955. Un des premiers documents en notre possession est un tract en yiddish diffusé à l’occasion du 1er mai 1943 à Charleroi et signé « Parti communiste de Belgique, section de Charleroi ».
Immédiatement après, toujours à Charleroi, parait la publication du N°3 du journal « Unzer kamf » daté de juin 1943. Cette publication est suivie en octobre 43 d’une « circulaire N°2 » puis d’un exemplaire du journal « Notre Combat » N°4 daté d’août 44 et d’exemplaires de « Notre Combat » N°5 à N°32 du 31 mars 1945 publiés à Bruxelles.

En ce qui concerne les journaux proprement dits, nous connaissons les publications des journaux suivants :
UNZER KAMF (Notre Combat) N°2 d’octobre 1943 au N°32 de mars 1945.
SOLIDARITET (Solidarité) N°1 de juillet 1945 au N°21 d’octobre 1946.
UNZER VEG (Notre Voie) N°1 du ler mai 1947, (N° 1 sans suite).
LEBN UN SHOLEM (Vie et Paix) N°1 de décembre 1950 au N°48 de septembre 1955.

Aucun de ces journaux n’a été retrouvé dans les archives de SOL, mais ma soeur Dorette et moi en tenions la collection quasi complète que notre père Boris Szyster avait précieusement conservée. Nous avons décidé d’en faire don au Musée Juif de la Déportation et de la Résistance à Malines où ils sont conservés sous la rubrique « fonds Boris Szyster ».
Les 4 premiers numéros de « UNZER KAMF » ont été rédigés, tapés à la machine et stencilés à Charleroi, par la section de SOL de Charleroi, tous les autres numéros ont été édités à Bruxelles. En un premier temps, et sur les conseils de M. Adriaens, Directeur et Conservateur du Musée de Malines, nous avons établi un répertoire de tous les titres des articles et de toutes les annonces des journaux.

Il nous a paru intéressant de nous livrer à une petite analyse des annonces et communiqués des journaux de l’immédiat après-guerre, car ces éléments démontrent la grande audience que SOL avait dans la population juive immédiatement après la guerre, et l’importance du travail de reconstruction de la vie juive fourni par les militants et les « activistes » de SOL au cours de cette période.

 

Les annonces et communiqués divers couvrent tous les aspects de la vie sociale. On trouve des communiqués des mouvements d’entraide et des mouvements associatifs ; des annonces de vœux formulés à l’occasion de mariage, naissance, bar-mitsva ; des faire-part de décès ; des annonces d’activités culturelles telles que conférences, représentations théâtrales, fêtes de pourim, Hanoukka, bals, kermesses, ventes de vêtements ; des commémorations au « Tir National », des enterrements ; des changements d’adresse ; des offres d’emploi ; des annonces commerciales...
Ce sont surtout les annonces commerciales et les communiqués personnels (pour l’insertion desquels les gens payaient) qui montrent que ces journaux touchaient une large couche de la population juive yiddishophone. Il faut se souvenir qu’une partie importante de la population juive ne connaissait pas ou mal le français, et plusieurs d’entre nous se souviennent encore avec quelle impatience leurs parents attendaient leur « yiddishe tsaytung ».
SOL n’était évidemment pas la seule organisation juive de Belgique à publier un journal en yiddish, il y avait notamment le journal « UNZER VORT » du « Linke Poale Tsion ».
Nous n’avons aucune indication quant au tirage de cette presse en yiddish.

La première annonce commerciale a été publiée dans « UNZER KAMF » N°16 du 9 décembre 1944 ; elle est particulièrement savoureuse, nous vous la donnons in extenso en reproduisant en caractères latins certains mots français transcrits en yiddish :

  • LE YIDDISHE KUAFER (coiffeur) JOZEF INFORME SES CLIENTS ET AMIS QU’IL A OUVERT SON FRIZIR-SALON (salon-friseur) 5 RI GRIZAR (rue Grisard) PRES DE LA PLAS (place) BARA

Dans le même journal, on peut également lire trois communiqués non commerciaux qui montrent à quel public SOL s’adressait :

  • Le Comité de Défense Juif (C.D.J.) nous prie d’annoncer que son nouveau local se trouve ri goshret (rue Gaucheret), N°7.
  • L’Union des Patriotes Polonais annonce que ses bureaux ont déménagé de la rue Traversière au 73 ri di meridien (rue du Méridien) près de la gar di nor (gare du Nord).
  • Attention, travailleurs juifs de la maroquinerie ! le local de la permanence a été déplacé vers le local du k.l.s. (Kleer un Leder syndicat ?) à 1‘aveni di midi (avenue du Midi,) 76.
    Nous rappelons aux travailleurs de la maroquinerie qui ne sont pas encore syndiqués qu‘ils peuvent venir s‘inscrire chaque mardi et vendredi de 7 à 9 1/2 du soir.
    Le Comité Provisoire
     

    Dans le N°18 du 23/12/1944. on lit l’annonce suivante :

  • Communiqué. On demande tailleurs, coupeurs, couseurs manuels, couseurs de cuir, couseurs de boutonnière, employés et manoeuvres pour un atelier qui s‘ouvrira prochainement. Se présenter au « a.f k. » (?) service social à partir de mardi 26/12, 2H de l’après-midi.

De numéro en numéro, les communiqués et annonces sont de plus en plus nombreux, en particulier les offres d’emploi. Les emplois offerts sont toujours ceux des secteurs d’un artisanat traditionnel juif ; tailleurs, fourreurs, maroquiniers, coiffeurs...
Les journaux « UNZER KAMF » étaient des stencils, c’est à dire une reproduction d’un texte tapé à la machine à écrire mécanique. Le support se prêtait assez mal à l’insertion d’annonces. Il était impossible de mettre les annonces en évidence par des encadrés, des soulignés, des caractères gras ou des lettres de dimensions différentes etc.

Sans explication la publication de « UNZER KAMF » est arrêtée en mars 45 et à partir de juillet 1945, le journal « UNZER KAMF » est remplacé par « SOLIDARITET ». Ce dernier est un journal imprimé au format « papier ministre » ; (à peu près A4). Le N°1 comporte quatre pages, imprimées sur deux colonnes. A partir d’avril 1946, le format change, il est d’une dimension comparable à un A3 et est imprimé sur trois colonnes ; il comporte toujours 4 pages.
La qualité de la présentation n’a plus rien à voir avec un stencil, le journal est illustré de dessins, photos, les titres sont mis en évidence, il y a des encadrés et des soulignés de tous formats. Les annonces personnelles seront nombreuses Nous ne les reprenons pas ici.
Cette publication de « SOLIDARITET » se poursuivra jusqu’au N°21 daté du 25 octobre 1946 qui sera le dernier N° de ce journal.

Dès début 1947, SOL diffuse également le journal en yiddish publié par le mouvement frère de Paris, « La Presse nouvelle » (La Naïe Presse), et cela du numéro 3 janvier 47 au 5 mai 47 et ensuite « La Presse Nouvelle en Belgique » du 16 mai 1947 au N°32 d’octobre 1952.

Le 24 décembre 1950, un nouveau périodique est publié à Bruxelles et distribué par SOL c’est « LEBN un SHOLEM » (Vie et Paix). Le numéro 1 sera daté du 24 décembre 1950, le journal sera publié jusqu’au N° 32 daté d’octobre 1952.

Un journal intitulé « Yiddishe tsaytshrift », un seul exemplaire de ce journal N°1 daté du 15 novembre 1959 sera publié sans suite...

Ainsi se termine la publication d’une presse en yiddish par « SOLIDARITE JUIVE ».

Jo Szyster

Meilleurs voeux !

et le CArCoB vous souhaite une bonne année 2020 !

Le centre sera fermé au public du lundi 23 décembre au mercredi 1er janvier inclus

Numérisation des archives du Bureau politique

Le CArCoB entame la numérisation des archives du Parti communiste de Belgique avec les procès-verbaux (PV) du Bureau politique (1944-1988) par la société française Arkhênum.

Nous travaillons à mettre ces archives numérisées en ligne très rapidement ; actuellement, elles sont consultables en nos locaux.

L’inventaire de ce fonds est en ligne sur notre site en format PDF :
http://www.carcob.eu/IMG/pdf/bureaupolitique.pdf

 


Le Bureau politique (BP) était l’organe principal de direction du parti. Entre deux congrès, il était l’organe exécutif par excellence. Il se réunissait chaque semaine et veillait à l’exécution des décisions du Congrès national et du Comité central (CC), il préparait les réunions du CC et exerçait la direction de la presse du parti, de la fraction parlementaire et de toutes les instances du parti. Le BP fonctionnait sous la direction du président et sous la surveillance du CC.

Au fil de la lecture de ces PV se dessine l’évolution des orientations de la politique du PCB à travers les différents épisodes qui ont marqué la Belgique et le monde, de l’explosion de son succès électoral lors de l’immédiat après-guerre jusqu’à la chute de son rayonnement. Au cours de cette période, le parti fait face aux évènements de la Guerre froide jusqu’à la coexistence pacifique et prend part à tous les conflits sociaux qui secouent la Belgique. Ces papiers permettent d’apprécier les débats qui animent les dirigeants et, en rapportant leurs paroles, dressent une image vivante de chacun d’eux. Ils donnent également la possibilité d’appréhender, autrement qu’avec les statistiques des membres, les forces réelles du parti, notamment à travers l’implantation de celui-ci au sein des entreprises et des régions.

Dans ces archives figurent de nombreuses annexes qui constituent des documents destinés aux réunions. Ces documents, issus des archives du CC, forment un matériel important, bien qu’il ne soit pas toujours aisé d’attribuer certaines pièces à des réunions déterminées. Les archives du Bureau d’organisation ont été maintenues dans les papiers du BP car cette instance qui assurait la liaison entre fédérations et instances centrales jouait un rôle important dans l’information du BP.

Ces documents offrent un outil incontournable pour enrichir l’approche prosopographique du personnel dirigeant du PC en Belgique.
Il constituera également un matériau essentiel pour progresser dans l’utilisation de l’autre source très riche que constituent les PV du Comité Central.

Consultez les archives du Bureau Politique du PCB en un clic !

 

Fête du Drapeau Rouge organisée à Bruxelles le 05/11/1950. Sur les marches de la Bourse, parmi les membres du Comité Central se trouvent, au premier rang, ceux du Bureau Politique. De gauche à droite : Sam Herssens, Jean Terfve, Edgar Lalmand, Bert Van Hoorick, Jean Borremans, Raymond Dispy, Rick van Aerschot et Théo Dejace (CArCoB, Collections photographiques du CArCoB, PHO 0534) ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Les archives numérisées du Bureau Politique du PCB sont désormais consultables sur notre site internet ! Vous pouvez donc, dès aujourd’hui, dépouiller les procès-verbaux et la documentation établie par cet organe exécutif du parti sans même quitter votre fauteuil.

Pour ce faire, cliquez ici ou suivez ce chemin dans les rubriques de notre site situées ci-dessus : "Collections" > "Archives numérisées" > "Bureau Politique du PCB"

Si vous souhaitez naviguer plus facilement dans cette masse de documents, n’hésitez pas à consulter le relevé de ces archives qui se trouve sur la même page web.

 

Mardi 26 mai - Réouverture du CArCoB

 

Le CArCoB sera de nouveau accessible au public dans les conditions suivantes :

  • Une personne à la fois sur rendez-vous pris au plus tard 2 jours à l’avance, on envisagera dès que possible l’accueil de deux personnes. Les archives demandées seront déposées la veille dans la salle de lecture, elles seront replacées dans les réserves le lendemain de leur consultation.
     
  • Le visiteur apporte son masque, le CArCoB met à sa disposition de la lotion hydro-alcoolique, toutes les mesures de précaution sanitaire sont prises pour veiller à la santé de nos visiteurs comme de nos collaborateurs.

Agir à travers un cordon sanitaire : le Parti Communiste de Belgique et le Congo

 

La récente irruption médiatique relative à la politique coloniale de la Belgique, quoique déjà clairement décortiquée par les historiens, tant belges que congolais, nous pousse à mettre en ligne une courte synthèse élaborée par José Gotovitch à l’occasion d’un colloque de la Fondation Gramsci de Rome consacré aux partis communistes occidentaux et l’Afrique.

Basée sur des documents originaux de l’Internationale communiste et du PCB, cette contribution qui sera prochainement publiée en Italie, tire également profit, notamment, de l’ouvrage d’Anne-Sophie Gijs, Le pouvoir de l’absent : les avatars de l’anticommunisme au Congo (1920-1961), Prix Carcob 2016, et de l’article de Yannick Van Praag paru dans les Cahiers de la Fonderie en 2008 .

Pour la consulter, rendez-vous dans "Publications en ligne" -> "Contributions scientifiques" ou cliquez ici.

In memoriam - Juul Verhelst

Nous nous inclinons devant la mémoire de Juul Verhelst, historien et militant, nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses proches et nous leur faisons part de toute notre sympathie en ces tristes circonstances.

Juul Verhelst fut professeur et président du « programme interuniversitaire de spécialisation en archivistique et gestion des documents contemporains » à la Vrij Universiteit Brussel (VUB). En outre, il fut également archiviste aux Archives Générales du Royaume et aux Archives de l’Etat dans les Provinces. Sa contribution et son impact sur le monde des archives flamandes sont inestimables. Il fut également l’un des co-fondateurs de l’asbl Dacob. Avec sa partenaire, Griet Maréchal, ils ont fourni au Dacob un encadrement scientifique très précieux. Tous deux, ils n’ont pas manqué également de fournir leur aide au voisin de palier, le CArCoB. Nous tenons ici, nous aussi, à les remercier et à leur rendre hommage.

Juul Verhelst grandit dans un milieu ouvrier protestant à Anvers. Son grand-père était un socialiste convaincu, travaillant parmi les métallurgistes et constructeurs navals du port. Sa mère travaillait chez Bell et était également une chanteuse active dans le chœur de l’opéra d’Anvers. Ainsi, elle a souvent joué pour la Vrije Radio Antwerpen et pour l’Institut National Belge de Radio-diffusion (INR).

Après l’école primaire, il étudie le latin-grec à l’Athénée Royal d’Anvers où Leo Michielsen est son professeur d’Histoire et marque à jamais la manière de penser et de travailler de Juul Verhelst. Il termine son service militaire et travaille ensuite pendant un certain temps ; grâce à l’argent ainsi récolté, il commence ses études supérieures. Entretemps, il suit également le cursus de philosophie de Léopold Flam à la Volksuniversiteit Emile Vandervelde à Anvers.

En 1956, l’année où il passe d’Anvers à Gand pour étudier l’histoire, Juul Verhelst rejoint le Socialistische Vlaamse Studentenbeweging (SVSB). En 1957, il devient membre du Parti Communiste de Belgique (PCB/KPB) et rejoint la section gantoise. Il entre ensuite dans les instances dirigeantes de la Fédération de Gand-Eeklo-Saint-Nicolas et enfin au comité central. Plus tard, lors de la fédéralisation du PCB, il siège aussi au Conseil flamand du parti.

En 1960, il devient assistant au séminaire d’histoire contemporaine du professeur Jan Dhondt, qui encourage ses assistants à participer aux examens d’archiviste-paléographe. En 1965, Juul Verhelst quitte l’université et commence sa carrière aux Archives de l’Etat à Gand. Au travers de ses travaux d’archivage, il étudie la stratification sociale de Deinze et de ses environs au XVIIIème et XIXème siècle, étude qui lui permet d’obtenir son doctorat en 1972. Il acquiert une connaissance approfondie des archives et des producteurs d’archives et, en 1978, il devient d’abord chef de l’inspection puis chef du département des services généraux des Archives Générales de l’Etat à Bruxelles.

En tant que militant du PCB, il est impliqué dans le travail pour la Paix, soit en tant que membre du parti, soit au nom de la Belgische Unie Voor de Verdediging van de Vrede (BUVV, plus tard Vrede). Dans ce contexte, il donne de nombreuses conférences sur l’histoire des relations internationales depuis 1945 et sur le déroulement du conflit vietnamien.

A partir des années 1970, il enseigne à l’Ecole des cadres du PCB, avec comme guide le manuel de Leo Michielsen « Geschiedenis van de Europese arbeidersbeweging ».

Nous disons au revoir à Juul Verhelst, six mois après le décès de sa compagne Griet Maréchal.

Ouverture du CArCoB

Le CArCoB est ouvert selon l’horaire habituel. Il est cependant obligatoire de prendre rendez-vous pour pouvoir venir sur place et travailler dans le respect des mesures sanitaires actuelles.

plus d’info ?
carcob@skynet.be
00 32 (0)2 513 15 83 ou 513 61 99

Fermeture du CArCoB

Suite aux nouvelles mesures prises dans la Région de Bruxelles-Capitale afin de lutter contre la pandémie de COVID-19, le CArCoB est fermé aux visiteurs jusqu’à nouvel ordre.

Nous pouvons toujours être contactés :
carcob@skynet.be
00 32 (0)2 513 15 83 ou 513 61 99


Nous espérons vous revoir très vite.

Fils du peuple ...l’histoire de ma vie par Marcel Couteau

De l’usine au Parlement en passant par le Conseil communal et le mayorat de sa ville Le Roeulx, le parcours de l’ouvrier Marcel Couteau est loin d’être banal. Il nous le raconte, comme il est, avec simplicité et conviction.
L’auteur expose ses origines familiales ancrées dans un milieu ouvrier. Le père, Jules Couteau est un militant communiste, résistant, il sera aussi élu communal. Très tôt, Marcel Couteau prend conscience de sa condition sociale, il la revendique. Bon élève, intelligent, il choisit cependant de travailler à l’usine avec son papa. Sa conscience de classe se conforte, il devient syndicaliste. Très proche de ses compagnons de travail, il va être porté à la tête de la délégation syndicale de son usine Anglo-Germain (La Louvière), contre la volonté des instances syndicales. Il reste fidèle à ses convictions politiques. 1967, l’entreprise menace de fermer. Marcel Couteau convainc les travailleurs d’occuper l’usine contre l’avis des directions syndicales. Un bras de fer s’engage. Un vaste mouvement de solidarité en Belgique mais aussi à l’étranger apporte un soutien extraordinaire aux grévistes. Le 1er ministre de l’époque est sollicité. Un concordat peut être conclu, mais ne sera pas signé par les responsables syndicaux. L’usine ferme. La plupart des ouvriers sont reclassés, pas Marcel. Le Parti Communiste le désigne tête de liste aux élections législatives. Marcel Couteau est élu Député de l’Arrondissement de Soignies. Il siègera durant deux mandats. Il est alors engagé comme Secrétaire national de PCB. Parallèlement à son action syndicale, Marcel s’est engagé politiquement dans sa commune du Roeulx, Après une première tentative infructueuse, il est élu conseiller communal en 1970. En 1976, une stratégie d’union progressiste (UDP) est couronnée de succès. La gauche renverse la majorité de droite. Marcel devient Echevin de Travaux et entreprend de réorganiser le service des travaux dans le cadre de la fusion des communes. Il est aussi un fer de lance du combat des habitants de Thieu expropriés en raison de l’élargissement du canal du Centre. En 1982, la gauche progresse, mais ne parvient pas à s’entendre, L’UDP conclut un accord avec les intérêts communaux. Marcel Couteau devient bourgmestre durant trois ans et redevient Echevin des Travaux après trois ans. Aux élections suivantes, la gauche est reléguée dans l’opposition. Marcel continuera à être élu jusqu’à aujourd’hui. On célèbre ses cinquante années de mandat communal en octobre 2020.

 

En vente dès à présent au CArCoB, prix : 15 €

 

Réouverture du CArCoB

A partir de lundi 25 janvier,
le CArCoB ouvre selon l’horaire habituel,
du lundi au vendredi de 9h30 à 17h.
L’accès à la salle de lecture étant limité,
il est obligatoire de prendre rendez-vous au préalable :
carcob@skynet.be
00 32 (0)2 513 15 83 ou 513 61 99

Prix bisannuel du CArCoB

Nous avons le plaisir de vous annoncer la création d’un prix bisannuel destiné à distinguer une contribution originale à la connaissance historique des mouvements communistes en Belgique.
Ce prix est ouvert notamment aux travaux d’histoire et histoire de l’art, de science politique, sociologie, droit, science économique, anthropologie et archivistique.

 
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Foire du livre politique - Liège, 19 et 20 novembre

 

Le CArCoB sera présent à la foire politique de Liège. Outre notre stand de livres, Jules Pirlot présentera Camarades / Kameraden, notre dernière édition, publiée à l’occasion du 100ème anniversaire de la fondation du PCB, LE VENDREDI 19 NOVEMBRE de 16 à 16H45.

Pour le programme complet, voir http://lafoiredulivre.net/

Adresse : Salon des Lumières, Cité Miroir, place Xavier Neujean, Liège

Entrée gratuite sans réservation mais covid save ticket obligatoire

Nos bureaux de la rue de la Caserne seront fermés à cette occasion

Décès de Claude Renard

In memoriam

Claude RENARD

Président de l’aile wallonne et francophone du PCB
Sénateur du Hainaut et conseiller communal de Tournai

Claude Renard est né à Tournai le 3 juillet 1926 et est décédé le 9 décembre 2021. Jeune militant communiste, il dirige un piquet de grève volant pendant la grève de 1950 contre le retour de Léopold III. Il est remarqué par les dirigeants du PCB et entre dans le cadre permanent du parti.
Affecté successivement à la fédération du Borinage, à la rédaction du Drapeau rouge, à l’organisation de la Fondation Joseph Jacquemotte et au lancement des Cahiers marxistes, il accède au Bureau politique et à la direction du Drapeau rouge en 1968. Partisan du fédéralisme, il porte la revendication d’un pouvoir wallon concrétisé par une assemblée élue. En 1978, il devient sénateur et s’investit dans la réforme des institutions. En 1983, il est élu à la présidence de l’aile wallonne et francophone de son parti, désormais fédéralisé. Toujours modeste, Claude Renard ne s’est jamais porté candidat. Il a toujours été sollicité en raison de ses qualités. Au décès de Marc Drumaux, il a décliné la proposition de prendre la tête du PCB et a préféré soutenir Louis Van Geyt. De 1964 à 1982, il a été conseiller communal de Tournai. Il prend sa retraite en 1988 pour se centrer sur les travaux intellectuels qu’il affectionnait, lui, qui à cause de la guerre, n’avait pas terminé ses humanités classiques. Sa bibliographie est considérable, allant des ouvrages politiques à des romans et recueils de poésie, sans oublier de multiples articles et deux livres incontournables : La conquête du suffrage universel en Belgique et Octobre 1917 et le mouvement ouvrier belge. Il a également contribué à mette sur pied notre centre d’archives. C’est bien attristé que le CArCoB présente ses condoléances émues à sa fille et à ses proches

Décès de Pierre Beauvois

Autobiographie Nous apprenons le décès de Pierre Beauvois. Né le 14 juillet 1945, ingénieur civil, Pierre Beauvois avait été président du Parti communiste Wallonie-Bruxelles de 1990 à 2006.
Retraité, il est parti s’installer dans la maison familiale de Catus, commune du Lot, où il a poursuivi sa vie politique au sein du PCF.
Nous vous invitons à lire l’autobiographie qu’il avait rédigée en 1997.

 
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Lire l’autobiographie

Exposition au PointCulture de Bruxelles : 11/08 - 12/09 2015

Une exposition sur la caricature et le dessin politique dans la presse communiste du XXe siècle se tient du 11 août au 12 septembre au PointCulture de Bruxelles. Réalisée par le CArCoB, en collaboration avec le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (CHSG) de l’ULB, l’Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale (IHOES), le Mundaneum et la Formation Léon Lesoil (FLL), l’exposition présente une sélection des cent reproductions présentées à la salle Allende de l’ULB au mois de mars.

Noirs dessins du communisme - Caricature et dessin politique dans la presse communiste du XXe siècle

L’idée d’une exposition autour de la caricature et du dessin politique dans la presse communiste chemine depuis plusieurs années et fait suite à une publication des Cahiers marxistes (n°243, Novembre-Décembre 2013).
La caricature vise à faire rire ou du moins à ironiser. Le Parti communiste de Belgique (PCB) attaque le trône, l’Église, les États-Unis, le militarisme, la droite, le patronat et les socialistes, mais jamais les dirigeants syndicaux. Le dessin politique, de son côté, revêt parfois un aspect lyrique, voire tragique, quand il exprime par son esthétique, la solidarité avec les opprimés. La presse communiste, au sens large, n’a pas recouru systématiquement à l’illustration graphique. Dans certains cas (ou à certaines périodes), la présence de dessins n’est liée qu’à la rencontre très éphémère, d’artistes ou d’amateurs, avec le communisme. Parmi bien d’autres, Lumor illustre Le Drapeau rouge des années ‘20. Didier Geluck (alias Diluck, grand-père du Chat) produit une caricature quotidienne au début des années ‘50. L’équipe de Walter Burniat, Jo Dustin, Marcelle Lavachery, Philippe Moins, Willy Wolsztajn, anime Le Drapeau rouge, quotidien des années ‘70 et ‘80. Gaucho quant à lui dessine dans La Gauche et Sam dans la presse de TPO – AMADA, ancêtre du PTB. Au travers de ces dessins politiques et caricatures, c’est tout un regard sur l’histoire politique et sociale du XXe siècle en Belgique - sur les enjeux internationaux, l’élan de solidarité avec les peuples opprimés et les victimes du fascisme - qui s’offre au visiteur.
L’exposition affiche une sélection des cent reproductions présentées à la Salle Allende de l’ULB au mois de mars.

 

Informations pratiques :

Dates : du 11 août au 12 septembre 2015

Heures d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 18h30 - Entrée libre.

Lieu : PointCulture de Bruxelles - Rue Royale 145 - 1000 Bruxelles (entrée par le boulevard Bischoffsheim)

Visites guidées et informations : CArCoB : carcob@skynet.be - 02 513 15 83

 

 
Extraits du livre d’or
Si on donnait le cours d’histoire et de politique de manière si visuelle, peut-être pourrions-nous voir plus clair...
Merci de raviver nos oublieuses mémoire.
Certaines caricatures qui datent de plus de trente ans semblent avoir été dessinées aujourd’hui même ! Bravo !
 

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Livret d’exposition (pdf)

"Progrès films - Un demi-siècle de distribution cinématographique en Belgique"

En 1950, le Parti communiste crée Progrès Films pour diffuser des films soviétiques. La société de distribution prend son essor à l’arrivée de Didier Geluck en 1955. Militant, dessinateur de presse (sous le pseudonyme de Diluck) et esthète, Didier Geluck façonne le catalogue de Progrès Films avec un véritable talent de découvreur. Il fait d’abord connaître le cinéma de qualité produit à l’Est, puis des productions de partout dans le monde. Fournisseur de nombreux ciné-clubs, Progrès Films diffuse films de fictions, d’animation et documentaires, contribuant à la cinéphilie de Belgique. Pendant un demi-siècle, Progrès Films a fixé les standards de la distribution art et essai, au gré des nombreuses mutations politiques, socioéconomiques et industrielles qui ont secoué le cinéma. Contre vents et marées, Progrès Films a poursuivi son activité jusqu’en 2002, date à laquelle la société à été mise en liquidation, à genoux face à un marché dans lequel elle ne trouvait plus sa place.
Ce livre retrace les cinquante années de ce combat culturel.

Morgan Di Salvia, Progrès Films - Un demi-siècle de distribution cinématographique en Belgique, Editions du Cerisier, Place publique, 2015

240 p. - 18 €

Ouvrage à commander :

chez votre libraire,
aux Editions du Cerisier - 065 31 34 44 - editionsducerisier@skynet.be,
au CArCoB - 02 513 15 83 - carcob@skynet.be

"Louis Van Geyt, la passion du Trait d’Union - Regards croisés sur le Parti communiste de Belgique (1945 - 1985). Libres Entretiens avec Jean Lemaître"

1945 : fort de ses actes de résistance, le Parti communiste de Belgique rassemble 80.000 adhérents et devient la troisième force du pays. Lors de la période ultra sectaire de 1947 à 1954, il s’effondre littéralement, avant de reprendre du poil de la bête à la suite de la grève de 1960-1961, sans plus atteindre toutefois le niveau de l’après-guerre.
Après Mai ’68, le PC s’ouvre aux intellectuels, aux chrétiens de gauche, aux jeunes, tout en prenant des distances avec le "modèle" soviétique. De nouvelles perspectives semblent se dessiner. Mais, dès 1981, avec le tournant néo-libéral au Royaume, le parti pique à nouveau du nez et disparaît progressivement des radars politiques.
Au total, bien des questions... Qu’aura apporté le PC à l’histoire sociale et politique de la Belgique ? Pourquoi, fin des années ’70, n’a-t-il pas été capable de se réformer et de trouver un second souffle ? Si c’était à refaire, quelles erreurs auraient-elles pu être évitées ? Et à présent, quels messages d’espoir partager avec les nouvelles générations ?
Louis Van Geyt a présidé le Parti communiste de 1972 à 1988. Aujourd’hui âgé de 87 ans, il a accepté de répondre, sans "tourner autour du pot", aux questions incisives du journaliste Jean Lemaître.

Jean Lemaître, Louis Van Geyt, la passion du Trait d’Union. Regards croisés sur le Parti communiste de Belgique (1945 - 1985). Libres entretiens avec Jean Lemaître, Arquennes, Memogrames les éditions de la mémoire, Bruxelles, CArCoB asbl, 2015.

414 p. - 30 €

Ouvrage à commander :
Au CArCoB - 02 513 15 83 - carcob@skynet.be
Aux Éditions Memogrames - 067 63 71 10 - memogrames@yahoo.fr

Décès de Leon Ingber

Le CArCoB a le regret d’annoncer le décès de Léon INGBER

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Fils d’intellectuels juifs polonais communistes, immigrés en Belgique, Léon Ingber (dit Léontchik) nait à Bruxelles le14 janvier 1938. Pendant l’occupation, la famille vit dans la clandestinité. Ses parents font partie de la Résistance.
En 1948, il devient Pionnier communiste puis membre de l’Union Sportive des Jeunes Juifs (USJJ), il milite aux Etudiants communistes puis au Parti communiste de Belgique et à l’Union des Progressistes Juifs de Belgique. Il restera jusqu’à la fin de ses jours fidèle à ses idéaux de jeunesse auxquels il ajoute son appartenance à la franc-maçonnerie.
Diplômé de l’ULB en droit et en philologie romane, il enseigne la morale à l’athénée de Saint-Gilles, puis le droit à l’ULB.
En 2009, il rejoint le CArCoB dont il est élu administrateur.

Remise du Prix CArCoB le 24 février à 17h. dans les locaux du CArCoB, rue de la Caserne 33, 1000 Bruxelles

Le premier prix CArCoB vient d’être attribué à Anne-Sophie Gijs pour sa thèse de doctorat : Le pouvoir de l’absent : les avatars de l’anticommunisme au Congo (1920-1961), Doctorat en histoire, UCL, 2014 qui sera bientôt publié aux éditions P.I.E. PETER LANG SA - International Academic Publishers.

Le prix, d’une valeur de 1000 euros, sera remis à l’auteure le mercredi 24 février à 17 h. 33 rue de la Caserne, 1000 Bruxelles.

L’auteure a réalisé une somme érudite et passionnante à lire. Ce travail démontre comment la peur du rouge a véritablement façonné la politique coloniale de la Belgique, et au-delà, du camp occidental, principalement les Etats Unis à partir de la guerre, dans ses structures politiques, diplomatiques, administratives et policières. Elle met en scène hommes politiques, dirigeants de sociétés, cadres administratifs, judiciaires, et policiers, étroitement liés, mais aussi, c’est plus rare en « histoire coloniale », les Congolais eux-mêmes !

Parallèlement, elle décrit « la réalité de l’absence », c’est-à-dire qu’elle étudie, depuis la fondation du Parti communiste, la position idéologique, la propagande et « l’action » de ce parti envers le Congo. Ce qu’elle inscrit parfaitement dans la ligne générale de l’Internationale communiste et ensuite de l’URSS, voire de la Tchécoslovaquie, dans les dernières années. Elle démontre l’inefficacité totale des multiples tentatives de déploiements communistes en direction de la colonie avant 1958 et décrit avec justesse les liens enfin établis et jamais stabilisés à partir de cette date.

Ce travail remarquable tant par le contenu, la forme et l’originalité, offre au prix CArCoB un démarrage prestigieux. Le prochain prix CArCoB sera attribué en 2017, les conditions de participation peuvent être consultées sur http://www.carcob.eu/IMG/pdf/reglementprixcarcob-2.pdf

Le rapport du Jury sur l’ensemble des travaux est disponible ci-dessous.

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Lire le rapport du jury (pdf)

De nouvelles archives exceptionnelles

"Une" correspondance de Célestin Demblon

Célestin Demblon, (1859-1924) est l’incarnation des pionniers du socialisme de lutte de classe qui fondèrent le POB et furent de ses premiers députés. Instituteur révoqué pour ses idées, érudit, il maintint son hostilité à la participation gouvernementale au sein du POB, rallié à celle-ci pendant la guerre 14-18.
Tribun acclamé par les travailleurs de Wallonie, il salua la Révolution bolchevique, se dressa contre la motion Mertens et fut l’âme du journal de la gauche socialiste La Lutte des Classes. Il fut dès lors l’objet de mises en demeure de plus en plus agressives au sein de la Fédération liégeoise du POB, mais il refusa de se dédire. A la veille de son exclusion, il annonça qu’il prendrait la tête de liste communiste aux élections de 1925, mais son cœur céda le 12 décembre 1924.

La veuve de René Joseph Paquay, ancien militant communiste et Partisan, Mme Vincke, nous a fait don de 45 lettres manuscrites de Célestin Demblon adressées à l’un de ses partisans, actif au sein de la minorité qu’il animait à la Fédération liégeoise du POB, Armand Lovinfosse . Nous ne possédons malheureusement aucune information sur ce dernier. (toute indication serait bienvenue).

Cette correspondance très soutenue s’étend du 17 novembre 1922 au 29 novembre 1924, soit quelques jours avant son décès. Elle évoque la préoccupation soutenue de Demblon pour la diffusion du journal, l’attention du député installé provisoirement à Bruxelles, pour suivre la situation à Liège, à Herstal, à Seraing. Elle témoigne de son acharnement dans l’affaire Coppée, dont les tractations avec l’occupant semblent échapper à la justice. Elle éclaire aussi les meetings qu’il multiplie jusqu’à son dernier souffle. Cette correspondance annonce ainsi la bataille à venir au sein de la Fédération et traduit l’engagement total de Demblon dans le combat qu’il a engagé, lui dont les plus proches amis et compagnons de lutte, dont Volders principalement, ont désormais cédé la place à une autre génération.

 

« Les suspects de mai 1940 »

Le 10 mai 1940, le gouvernement belge fait procéder à une gigantesque rafle de « suspects » : entendez communistes, nationalistes flamands, Juifs étrangers. Ballotés de prisons en prisons, ces « suspects de mai 40 » sont embarqués dans des wagons de marchandises et expédiés vers la France. En chemin, des soldats français avinés en exécuteront une série dans le kiosque à musique d’Abbeville : parmi eux le conseiller communal communiste de Saint Gilles Lucien Monami et le chef du Verdinaso, Joris Van Severen.

Désignés à la vindicte publique comme parachutistes, espions, traîtres etc., ils sont l’objet de la violence des gardiens français et des populations traversées. Sans eau, sans nourriture, ils aboutiront après plusieurs jours dans les camps du Sud Ouest où la France a parqué les républicains espagnols. Libérés en août - sauf les Juifs dont la plupart seront livrés à la SS et déportés à Auschwitz - plusieurs de ces nationalistes flamands publieront le récit de leur calvaire.
Par la grâce de sa famille, le CArCoB vient de recevoir le seul récit connu de ce voyage dramatique rédigé par une des victimes communistes, le journaliste Edouard Stiers (1905-1942), arrêté en 1941 par l’occupant et décédé au camp de Neuengamme. Ce texte de 57 pages confirme la responsabilité des gouvernements belge et français dans cet avant-gout de ce que sera la déportation pour nombre de ces communistes, futurs résistants : Jean Alexander, Pierre Joye, Isidore Heyndels, Andréas Lejeune, Sam Herssens…

Pour une biographie complète de Edouard Stiers et de sa femme Nadia Reznic (déportée à Saint Cyprien en mai 1940 et à Ravensbrück) - voir Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier belge http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr

In Memoriam - Louis Van Geyt

Président du Parti communiste de Belgique (PCB - KPB)
Député de Bruxelles
Membre fondateur du CArCoB

Louis Van Geyt est né à Anvers le 24 septembre 1927, dans une famille libérale laïque. Sa mère est une femme cultivée. Son père magistrat (1929-1936), devient alors professeur néerlandophone de droit civil à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Louis Van Geyt poursuit ses études à Bruxelles en français. Entré à l’ULB après la libération, parfait bilingue, il y milite bientôt au sein de l’organisation des Étudiants socialistes (ES), dont il est l’un des dirigeants. En 1948, avec quelques autres membres des ES, en désaccord frontal avec les dérives droitières de Paul-Henri Spaak, il fait le choix, en pleine guerre froide, d’adhérer au PCB. De 1949 à 1952, il siège au Bureau national de la Jeunesse populaire de Belgique où il s’occupe de l’organisation des étudiants progressistes. Licencié en sciences économiques et financières, il renonce à un poste à la Banque nationale, pour entrer dans l’appareil permanent du PCB-KPB (1951). Il travaille dans un premier temps au service de documentation, ensuite comme rédacteur au quotidien Le Drapeau rouge.

Suite au 11ème Congrès du PCB/KPB tenu en 1954, déjà membre du Comité central, il est adjoint au Secrétariat d’organisation, où il assiste René Beelen. Puis, en 1960, il accède au Bureau politique et s’impose comme principal dirigeant de la Fédération bruxelloise. Il y combat vigoureusement la scission prochinoise. De 1965 à 1970, il est conseiller communal à Bruxelles, puis député de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde de 1971 à 1981. Membre du Secrétariat national depuis 1971, il est élu Président du PCB-KPB en décembre 1972, à la mort de Marc Drumaux.

Louis Van Geyt noue des contacts cordiaux avec les syndicalistes et les milieux socialistes, démocrates-chrétiens de gauche et progressistes. Dans le mouvement communiste international, au moment des débats sur l’eurocommunisme (1974 et années suivantes), il préconise la "solidarité critique", c’est-à-dire d’une attitude critique à l’égard du bloc soviétique, tout en préservant une solidarité stratégique durable avec lui. Ce qui l’amène à des efforts incessants pour maintenir l’unité d’un parti profondément divisé sur cette question.

Au cours des années 1980, Louis Van Geyt s’investit dans la lutte contre les euromissiles, à l’Est comme à l’Ouest, insiste-t-il. Il participe ensuite à divers mouvements pour la paix et la solidarité internationale, à des associations citoyennes comme la Ligue des droits de l’homme et, à l’échelle bruxelloise, milite pour un urbanisme démocratique et le contrôle des loyers.

En 1989, le PCB-KPB se fédéralise puis se sépare sur une base communautaire. Mais, Louis Van Geyt maintient et préside une coupole réunissant les deux partis, sous la forme de l’Union des communistes de Belgique. Celle-ci se dissout en 1995. Il met alors sur pied une asbl, PATHISC-HISPATK, dans le but de sauvegarder, dans un ensemble unique, le patrimoine historique du Parti désormais scindé. Il la préside jusqu’en 2012 et participe à la constitution des deux centres d’archives : DACOB et CArCoB, chargés de la gestion de ce patrimoine au niveau de l’une et l’autre grande Communauté.

Nouvelle publication : Jacques Moins, Un itinéraire engagé (1929-2011)

Le CArCoB vient d’éditer le livre autobiographique de l’avocat Jacques Moins, décédé il y a quelques années. Jacques Moins fut longtemps dirigeant du Parti communiste à Bruxelles. Ardent partisan de l’Eurocommunisme, il resta néanmoins lié à l’URSS, en dépit des erreurs et déviances de celle-ci, clairement dénoncées. Ses mémoires, brutes de décoffrage, éclairent, sous un angle inédit, l’histoire d’après-guerre du PC belge, avec ses hauts et ses bas. Une somme de faits et d’opinions qui constituent un document très rare sur le passé du PC, et son rôle dans la vie politique du pays.

Prix : 15€
Pour toute commande, veuillez vous adresser au CArCoB :
par mail : carcob@skynet.be
par téléphone : 02/513.15.83 - 02/513.61.99.

Le parcours de Jacques Moins commence par un acte de rébellion. Alors étudiant socialiste à l’Université Libre de Bruxelles, il rejoint en 1948 le Parti communiste, fortement opposé à la ligne droitière et atlantiste de Paul-Henri Spaak au sein du PS.

Son premier engagement majeur est juridique. Jeune avocat, il est au centre du collectif de défense des victimes du Bois du Cazier, dont on commémore en 2016 le 60ème anniversaire. Il y dénonce la cupidité des patrons miniers responsables de la mort de plus de 200 travailleurs. A cette occasion, il se lie à l’immigration italienne – puis aux immigrés de toutes nationalités – dont il défendra sans relâche les droits politiques et la dignité. Il contribue, comme avocat, à la reconnaissance (si tardive !) de la silicose comme maladie professionnelle. Ainsi, devient-il très proche du Parti communiste italien, dont il épouse le virage antistalinien.

Conseiller communal à Bruxelles, il soutient activement la lutte des habitants – et de leurs comités – contre la « bétonisation » de la capitale, préfigurant les futures revendications écologistes.

Dans les années ’70, il se fait connaître du grand public, en rénovant les anciennes « Fêtes du Drapeau Rouge » (journal du PC), les transformant en événements de premier plan, politiques, associatifs, culturels, attirant un très large public. Jacques Moins témoigne, de la sorte, de son attachement à la culture, au pluralisme des opinions, autant de leviers indispensables d’émancipation et de transformation de la société.

Il devient Conseiller d’agglomération, la structure pilote ayant préparé la naissance de Bruxelles, en 1989, comme Région à part entière. Comme élu communiste, il s’emploie à faire émerger à l’ « Agglo » un statut éminemment démocratique pour la nouvelle entité.

Eurocommuniste, il s’oppose avec fermeté aux courants sectaires qui minent le Parti communiste de Belgique. Il ne peut éviter la disparition du PC dans les années ’90.

De ces décennies d’engagement, Jacques Moins tire un bilan exempt de concessions, sans pour autant renier les idéaux qui ont animé toute sa vie.

 

Jacques Moins, Un itinéraire engagé (1929-2011), Bruxelles, Éditions du CArCoB, 2016, 230 p.
 

Prix : 15€
Frais de port en Belgique : 3,95€
Frais de port en Europe : 12,30€

 

Pour toute commande, veuillez vous adresser au CArCoB :
par mail : carcob@skynet.be
par téléphone : 02/513.15.83. - 02/513.61.99.

 

Présentation du livre Jacques Moins, Un itinéraire engagé (1929-2011) par Philippe Moins

Exposition Noirs dessins du communisme à La Louvière

Du 25/10/2016 au 09/11/2016, l’exposition "Noirs dessins du communisme. Caricature et dessin politique dans la presse communiste du XXe siècle" ouvrira ses portes à la Maison du Tourisme du Parc des Canaux et Châteaux de La Louvière.
Elle sera accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h30 et le samedi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 18h. Entrée libre.

Il est possible d’organiser des visites guidées. Pour ce faire, veuillez prendre contact avec le CArCoB par mail : carcob@skynet.be ou par téléphone : 02/513.15.83.

Les Noirs dessins du communisme ont déjà été montrés à la salle Allende de l’Université Libre de Bruxelles et au PointCulture de Bruxelles et ont attiré près de 1450 personnes.

Une exposition du Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (CHSG) de l’ULB, du Centre des Archives du Communisme en Belgique (CArCoB), de l’Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale (IHOES) et du Mundaneum. Avec l’aide de la Formation Léon Lesoil.

La caricature vise à faire rire ou du moins à ironiser. Le Parti communiste de Belgique (PCB) attaque le trône, l’Église, les États-Unis, le militarisme, la droite, le patronat et les socialistes, mais jamais les dirigeants syndicaux. Le dessin politique, de son côté, revêt parfois un aspect lyrique, voire tragique, quand il exprime par son esthétique, la solidarité avec les opprimés. La presse communiste, au sens large, n’a pas recouru systématiquement à l’illustration graphique. Dans certains cas (ou à certaines périodes), la présence de dessins, n’est liée qu’à la rencontre très éphémère, d’artistes ou d’amateurs, avec le communisme. Parmi bien d’autres, Lumor illustre Le Drapeau rouge dans années ’20. Didier Geluck (alias Diluck, grand-père du Chat) produit une caricature quotidienne au début des années ’50. L’équipe de Walter Burniat, Jo Dustin, Marcelle Lavachery, Philippe Moins, Willy Wolsztajn, anime Le Drapeau rouge, quotidien des années ’70 et ’80. Gaucho quant à lui dessine dans La Gauche et Sam dans la presse de TPO-AMADA, ancêtre du PTB. Au travers de ces dessins politiques et caricatures, c’est tout un regard sur l’histoire politique et sociale du XXe siècle en Belgique - sur les enjeux internationaux, l’élan de solidarité avec les peuples opprimés et les victimes du fascisme - qui s’offre au visiteur.
L’exposition affiche plus de cent reproductions commentées et présente des originaux dont des tracts clandestins de la Résistance.


Pour plus d’informations, veuillez suivre le lien suivant : http://carcob.eu/Noirs-dessins-du-communisme-114

L’assassinat de Julien Lahaut vu d’Italie

Lorenzo DI STEFANO* a consacré son mémoire de maîtrise en science politique à l’assassinat de Julien Lahaut. Il le situe dans le contexte de la guerre froide et offre au public italien une synthèse de la biographie du président du PCB.
Pour le public francophone, un chapitre est particulièrement intéressant : celui de l’impact de la nouvelle de l’assassinat en Italie. Il décrit la mobilisation populaire à l’initiative des syndicats de la CGIL, des partis communiste et socialiste. Il relate les articles parus dans la presse et la participation italienne aux funérailles à Seraing. C’est pourquoi le CArCoB publie sur son site (dans Publications en ligne, Contributions historiques) la version française de ces pages et remercie vivement Betty COLETTA pour ce travail de traduction.

 

* Lorenzo DI STEFANO, Il caso Lahaut (1950), un omicidio politico in Belgio nel contesto della guerra fredda e della questione leopoldista, Tesi di Laurea, facoltà di Scienze politiche, Università degli studi di Teramo (2014-2015).
Cet ouvrage peut être consulté au CArCoB qui remercie l’auteur pour sa coopération.

Louis NEURAY

À découvrir sur notre site (dans Publications en ligne, notices biographiques), la biographie de Louis Neuray par Jules Pirlot.

Louis Neuray, militant communiste, déclenche une grève en décembre 1940 dans une usine de Herstal. Condamné par un tribunal militaire allemand, il purge une peine de trois ans de prison en Allemagne.

Exposition Noirs dessins du communisme à Liège

L’exposition "Noirs dessins du communisme. Caricature et dessin politique dans la presse communiste du XXe siècle", s’installe au Grand Curtius de Liège jusqu’au 30/04/2017.
Elle sera accessible du lundi au dimanche de 10h à 18h. Fermeture le mardi.

Il est possible d’organiser des visites guidées. Pour ce faire, veuillez réserver au +32(0)4 221 68 17 ou +32(0)4 221 68 40.

Une exposition du Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (CHSG) de l’ULB, du Centre des Archives du Communisme en Belgique (CArCoB), de l’Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale (IHOES) et du Mundaneum. Avec l’aide de la Formation Léon Lesoil.

La caricature vise à faire rire ou du moins à ironiser. Le Parti communiste de Belgique (PCB) attaque le trône, l’Église, les États-Unis, le militarisme, la droite, le patronat et les socialistes, mais jamais les dirigeants syndicaux. Le dessin politique, de son côté, revêt parfois un aspect lyrique, voire tragique, quand il exprime par son esthétique, la solidarité avec les opprimés. La presse communiste, au sens large, n’a pas recouru systématiquement à l’illustration graphique. Dans certains cas (ou à certaines périodes), la présence de dessins, n’est liée qu’à la rencontre très éphémère, d’artistes ou d’amateurs, avec le communisme. Parmi bien d’autres, Lumor illustre "Le Drapeau rouge" dans années ’20. Didier Geluck (alias Diluck, grand-père du Chat) produit une caricature quotidienne au début des années ’50. L’équipe de Walter Burniat, Jo Dustin, Marcelle Lavachery, Philippe Moins, Willy Wolsztajn, anime Le Drapeau rouge, quotidien des années ’70 et ’80. Gaucho quant à lui dessine dans La Gauche et Sam dans la presse de TPO-AMADA, ancêtre du PTB. Au travers de ces dessins politiques et caricatures, c’est tout un regard sur l’histoire politique et sociale du XXe siècle en Belgique - sur les enjeux internationaux, l’élan de solidarité avec les peuples opprimés et les victimes du fascisme - qui s’offre au visiteur.
L’exposition affiche plus de cent reproductions commentées et présente des originaux dont des tracts clandestins de la Résistance.


"Les Enfants du Hasard", un film de Thierry Michel et de Pascal Colson

Le CArCoB soutient la diffusion du film de Thierry Michel et de Pascal Colson "Les Enfants du Hasard", du nom du charbonnage de Cheratte.
Le film est consacré aux petits-enfants de la dernière immigration de mineurs. Essentiellement turque, elle a succédé à celle des Polonais, Italiens et Espagnols. Outre les questions liées à l’intégration, le film pose aussi celle de la transmission de la mémoire ouvrière.
Le CArCoB estime utile d’ajouter les éléments suivants pour informer le spectateur.
Le 1er mai 1944, un drapeau belge et un drapeau rouge flottaient sur la belle-fleur de Cheratte hauteur. Ils avaient été placés là pour narguer l’occupant par un groupe de résistants armés dont Marcel Levaux faisait partie. En 1971, Marcel Levaux, alors député communiste, devient bourgmestre de Cheratte. Ce sera le dernier avant la fusion des communes et l’absorption de Cheratte par Visé. Pendant son mayorat il développe une politique de construction scolaire. À titre personnel, il soutient le travail scientifique des frères Manço - Ural et Altaï - aujourd’hui reconnus comme grands spécialistes de la communauté turque, dont ils étaient issus.
Le film interpelle. Après une enfance heureuse dans une verdoyante cité sociale et une belle école, cette jeunesse va affronter la vie. Est-elle consciente de tout ce qu’elle doit à deux siècles de lutte ouvrière pour le progrès social ?
Convaincu que ce film animera un débat de société sur l’enseignement, l’immigration, la démocratie, la transmission de la mémoire ouvrière. Un film sur l’enfance et le bonheur tourné durant un an dans l’école primaire de Cheratte près de Liège.

www.enfantsduhasard.com

www.facebook.com/enfantsduhasard/

Dates des avant-premières :

  • à Liège, au cinéma le Parc : mercredi 15/03/17 à 20h
  • à Bruxelles, au cinéma Vendôme : jeudi 16/03/17 à 19h30
  • à Charleroi, au cinéma Quai 10 : vendredi 17/03/17 à 20h
  • à Louvain-la-Neuve, au cinéma Cinéscope : lundi 20/03/17 à 20h
  • à Namur, au cinéma le Caméo : mercredi 22/03/17 à 20h
  • à Mons, au cinéma le Plaza Art : jeudi 23/03/17 à 20h

Un sommet du Maccarthysme en Belgique !

En pleine Question Royale et Guerre de Corée, le gouvernement PSC homogène décida de purger l’appareil d’État de tous les dangereux communistes. Il crut abattre une carte maîtresse quand sa police "découvrit" le Conseiller d’État Henri Buch attablé dans une maison privée de Hasselt, avec cinq communistes locaux. Il leur enseignait les secrets sulfureux de l’économie politique marxiste ! Un dangereux complot était donc éventé et le magistrat fut traîné devant la Cour de Cassation, à laquelle le Procureur général Cornil réclama la radiation immédiate.
Ancien Commandant national des Partisans Armés, déporté, assumant ses convictions, Buch défendit ses droits de citoyen... Et les magistrats de la Cour de Cassation démontrèrent l’indépendance de la Justice dans un pays de droit...

Cette histoire en forme de quasi polar est démontée dans cette étude que lui a consacrée José Gotovitch en 2011.

Un procès en Guerre froide : le chemin torturé du conseiller Buch

 

Le communisme n’a jamais été en Belgique une force politique ou sociale susceptible d’influer directement sur les cours de son histoire.
En revanche, son empreinte négative - "la peur du rouge" - l’a marquée à plusieurs reprises, y compris dans sa législation, mélange de craintes réelles, de fantasmes, d’instrumentalisation à usages multiples.
L’épisode qu’évoque cet article constitue avec le procès d’assises de 1923 [1] un moment des plus critiques et démonstratifs de la nature même de la société belge et de sa santé démocratique.

Comme le dira Camille Huysmans à la tribune de la Chambre, tout commença comme dans un roman policier [2].

 

 
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[1En 1923, dans le contexte de l’occupation de la Ruhr, 54 militants communistes sont arrêtés et 15 d’entre eux sont traduits devant la Cour d’Assises pour complot contre la sécurité de l’État. Le procès s’achèvera par un acquittement général. Cf. José GOTOVITCH, "La peur du rouge dans les dossiers de la justice belge : la signification du procès de 1923", in José GOTOVITCH et Pascal DELWIT (Edrs), La Peur du Rouge, ULB, Institut de Sociologie, Bruxelles, 1996, pp. 87-97.

[2Séance du 6 février 1951, Annales Parlementaires, Chambre

Les archives personnelles de Lucette Bouffioux

Les archives personnelles de Lucette Bouffioux (1911-2006) nous plongent dans les multiples appareils et organisations qui, de la guerre aux années septante, furent au cœur de l’activité communiste comme telle, et de l’activité des communistes au sein de nombreuses organisations plus larges.
Venue du Comité mondial des Femmes contre la Guerre, Lucette B. assume sous l’occupation une fonction essentielle à la tête de l’appareil des cadres du PCB qui veille à la sécurité du Parti et à la gestion des cadres. Parmi ses archives figurent de multiples biographies et dossiers renvoyant à la valse des responsables, aux arrestations, aux structures à retisser sans cesse. Elle poursuit cette activité quelques années après la fin de la guerre.
Avocate, elle anime l’Association d’aide à la Grèce démocratique, de 1967 à 1970. Le soutien aux victimes des Colonels est un combat qui a laissé peu de traces qui abondent cependant dans ces documents.
Veuve du poète René Blieck, mort à Neuengamme, elle conserve également quelques dossiers manuscrits et littéraires. Elle joue un rôle central au sein de l’Amicale de Neuengamme, au plan national et international.
Notons encore la présence de dossiers évoquant d’autres luttes principalement de la guerre froide comme le Comité Rosenberg, l’Association des Juristes démocrates, le Rassemblement des Femmes pour la Paix…
Ce fonds d’archives donne donc des perspectives fort diverses de travail pour l’histoire de la clandestinité et de la guerre froide.

Une correspondance de Célestin Demblon

Célestin Demblon, (1859-1924) est l’incarnation des pionniers du socialisme de lutte de classe qui fondèrent le POB (Parti Ouvrier Belge) et furent de ses premiers députés. Instituteur révoqué pour ses idées, érudit, il maintint son hostilité à la participation gouvernementale au sein du POB, rallié à celle-ci pendant la guerre 14-18.
Tribun acclamé par les travailleurs de Wallonie, il salua la Révolution bolchevique, se dressa contre la motion Mertens et fut l’âme du journal de la gauche socialiste La Lutte des Classes. Il fut dès lors l’objet de mises en demeure de plus en plus agressives au sein de la Fédération liégeoise du POB, mais il refusa de se dédire. À la veille de son exclusion, il annonça qu’il prendrait la tête de la liste communiste aux élections de 1925, mais son cœur céda le 12 décembre 1924.
La veuve de René Joseph Paquay, ancien militant communiste et Partisan, Mme Vincke, a fait don au CArCoB de 45 lettres manuscrites de Célestin Demblon adressées à l’un de ses partisans, actif au sein de la minorité qu’il animait à la Fédération liégeoise du POB, Armand Lovinfosse. Nous ne possédons malheureusement aucune information sur ce dernier (toute indication serait la bienvenue).
Cette correspondance très soutenue s’étend du 17 novembre 1922 au 29 novembre 1924, soit quelques jours avant le décès de Demblon. Elle évoque la préoccupation soutenue de celui-ci pour la diffusion du journal, l’attention du député installé provisoirement à Bruxelles, pour suivre la situation à Liège, à Herstal, à Seraing. Elle témoigne de son acharnement dans l’affaire Coppée, dont les tractations avec l’occupant semblent échapper à la justice. Elle éclaire aussi les meetings qu’il multiplie jusqu’à son dernier souffle. Cette correspondance annonce ainsi la bataille à venir au sein de la Fédération et traduit l’engagement total de Demblon dans le combat qu’il a engagé, lui dont les plus proches amis et compagnons de lutte, dont Volders principalement, ont désormais cédé la place à une autre génération.

José Gotovitch

NOUVEAUTÉ : réédition du livre de Claude Renard "Octobre 1917 et le mouvement ouvrier belge", par le CArCoB et les Éditions Memogrames

La Révolution russe de 1917 a changé la face du 20e siècle. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les prolétaires prennent le pouvoir - et le gardent - à l’échelle d’un pays, soulevant un espoir fou à travers toute la planète. La guerre, opposant les puissances impérialistes, fait alors rage en Europe, semant la haine et le sang. Un conflit dans lequel les peuples, ainsi à s’entretuer, ont tout à perdre.
Quels ont été les effets de 1914-1918, puis de la Révolution russe, sur le mouvement ouvrier belge ? Le leader socialiste Emile Vandervelde participe à l’époque à un gouvernement bourgeois, d’union nationale. Il exalte le patriotisme nationaliste, au détriment des principes de solidarité internationale.
Certes, des groupes se font jour, au sein du P.O.B. et des syndicats, pour dénoncer cette boucherie et réclamer la fin des combats. Mais ils restent minoritaires dans un pays dont la quasi-totalité du territoire est occupé. Octobre 1917 va donner un coup d’accélérateur. Faut-il opter pour le chemin révolutionnaire, aux côtés de la Russie bolchévique ? Ou continuer la voie de réformes, dans un schéma parlementaire classique ? Il faut choisir ! Emmenée par le syndicaliste Joseph Jacquemotte, une aile plus à gauche quitte le P.O.B., adhère à la 3e Internationale (le Komintern) créée par Lénine, et coalise différentes factions, réunies en 1921 au sein du nouveau Parti communiste de Belgique.
Ce livre de Claude Renard a été écrit en 1967. Le voici réédité, à l’occasion du centième anniversaire de 1917, rehaussé de 50 pages de photos, pour la plupart inédites. Jean Puissant, professeur émérite de l’ULB, en signe la préface. Quant à Claude Renard, il nous offre, avec sa postface, un nouvel éclairage, complémentaire, tenant compte de l’évolution ultérieure de l’URSS et de la chute du mur de Berlin en 1989.

En vente dans la librairie en ligne du CArCoB au prix de 19€ (frais de port non compris) : pour acheter l’ouvrage cliquez ici.

Le fabuleux destin de Frédéric Legrand, forgeron borain

Il prit part à l’assaut contre le Palais d’hiver, à Petrograd, en octobre 1917 !
Une vie extraordinaire que celle de Frédéric Legrand, né en 1883, qui fut mineur de fond à 11 ans, avant de se qualifier comme forgeron et d’adhérer aux JGS (Jeunes gardes socialistes) à 14 ans. Quand vient la guerre, en 1914, il s’engage volontairement dans l’armée belge. Il rejoint clandestinement la France où il est affecté à un bataillon de soldats - ouvriers spécialisés. En 1915, avec quelques 200 de ses camarades et compatriotes, il est expédié en Russie. La brigade est employée dans deux usines de guerre, à Sestroretsk et Petrograd. Et les voilà confrontés aux deux révolutions russes, celle de février 1917 et celle, bolchévique, d’octobre 1917. Une partie des Belges, dans ces deux villes, prennent ouvertement parti pour Lénine. Frédéric Legrand, parmi eux, est à l’avant-garde. Il participe, armé, à l’assaut emblématique du Palais d’hiver à Petrograd, qui signa la victoire des révolutionnaires. Il décide de rester en Russie. Il y adhère au parti bolchévique. Il part en Kirghizie comme instructeur forgeron dans des écoles techniques. Puis, il prend part, aux côtés des communistes, à la guerre civile contre les "blancs" et les envahisseurs étrangers.
Au CArCoB, une importante documentation est disponible sur les Belges de Petrograd et Frédéric Legrand.

Journée d’étude sur l’Association Belge des Juristes Démocrates (ABJD)

Le mercredi 14 juin aura lieu à l’ULB une journée d’étude et de témoignages sur l’Association belge des Juristes Démocrates (1973-1993).

En 1973, l’ABJD (au départ, la section belge de l’AIJD) transcende ses origines pour devenir une organisation pluraliste. Dans les années qui suivent, ce dynamisme entraîne de nombreuses adhésions dans les milieux progressistes ainsi que la création de sections régionales en Belgique francophone ; parmi celle-ci, l’Association Liégeoise des Juristes Démocrates (ALJD) s’est particulièrement distinguée par son autonomie. Disparus au début des années 1990, l’ABJD et ses partenaires auront été la matrice de structures - toujours actives actuellement - telles que l’Association Syndicale des Magistrats (ASM) ou le Syndicat des Avocats pour la Démocratie (SAD).
Les Juristes Démocrates - avocats, magistrats, chercheurs - ont mené des combats décisifs, aux niveaux national et international. Le "Journal des Juristes Démocrates" ainsi que les divers rapports produits attestent le large spectre de leurs activités. Cette journée d’histoire orale est un appel à restituer le parcours de ces militants au sein de l’historiographie des mouvements sociaux et de la pratique du droit en Belgique.

Une journée co-organisée par l’Observatoire des Mondes Arabes et Musulmans de l’ULB, le Centre de recherches Mondes Modernes et Contemporains de l’ULB et le CArCoB.

INFOS PRATIQUES :
Le mercredi 14 juin, de 9h à 16h30.
Adresse : Maison des Sciences Humaines, ULB - Avenue Antoine Depage n°1 - 1050 Bruxelles (Bâtiment R52, 2ème niveau - Salle de réception R.3.105.)
Inscription en ligne : http://msh.ulb.ac.be/agenda/conference-juristes-democrates/
Inscription par courrier : John Nieuwenhuys, ULB, Av. F.D. Roosevelt 50 - CP 129/08, 1050 Bruxelles

Programme de la journée :
9h00 : Accueil
9h30 : Mot d’accueil & contextualisation
10h-11h : 1ER panel
Modération : Ornella Rovetta (MMC/ULB)
Témoignages de Jacques Bourgaux et Michel Wolff
11h15-12h45 : 2EME panel
Modération : Victor Fernandez Soriano (MMC/ULB)
Témoignages de Pierre Mertens, Jean Salmon et Paul Martens
12h45-13h30 : Déjeuner
13h45-15h15 : 3EME panel
Modération : Maxime Jottrand (MMC/ULB)
Témoignages de Christian Wettinck, Christian Panier et René Constant
15h30-16h30 : Discussion finale
Commentaire de Pieter Lagrou (MMC/ULB
16h30 : Drink

Collection du journal "La Gauche"

La Formation Léon Lesoil vient de nous déposer une importante collection du journal "La Gauche" pour les années 1958 à 1987. Celle-ci vient compléter et suppléer les numéros déjà conservés au CArCoB. Le lecteur pourra désormais y consulter "La Gauche" de 1956 à nos jours.
C’est le 15 décembre 1956, que "La Gauche" sort de presse pour la première fois, née d’un courant de gauche au sein du parti socialiste. Le comité de rédaction est composé de Guy Cudell, René Evalenko, Jacques Guyaux, Robert Lambion, Raymond Latin, Ernest Mandel, Raymond Rifflet, Emile Van Ceulen et Jacques Yerna. André Renard et Camille Huysmans figurent dans le comité de patronage. Depuis le début des années 50, quelques dizaines de militants de la IVe Internationale, parmi lesquels Ernest Mandel et Émile Van Ceulen (devenu dirigeant JGS en 1954) étaient entrés clandestinement au PSB.
Dès sa fondation jusqu’à la grève générale 60-61, "La Gauche" s’est efforcée de populariser le programme de "Réformes de structures", adopté par le FGTB en 1954 et en 1956. Dès le début, la direction du PSB s’est montrée hostile aux accents portés par "La Gauche" bien qu’elle ignorât tout de l’existence d’un noyau clandestin de la IVe Internationale en son sein.
Pendant la grève 60-61, une rupture se produira entre "La Gauche", qui prônait l’organisation d’une Marche sur Bruxelles, et André Renard qui opérait un "repli wallon" en revendiquant le fédéralisme. Après la grève, la participation des socialistes au gouvernement, le vote des lois antigrève, la direction du PSB attendra 1964 pour exclure les principales figures du comité de rédaction. Les rédacteurs et les diffuseurs de la Gauche lancent alors un parti de gauche : le Parti Wallon des Travailleurs (en Wallonie) et l’Union de la Gauche Socialiste (à Bruxelles). Pierre Legrève, militant de la CGSP-Enseignement, de l’UGS et de la IVe Internationale, est élu au parlement en 1965 sur une liste de cartel PCB-UGS.
"La Gauche deviendra l’organe de la Ligue Révolutionnaire des Travailleurs en 1971, année où la IVe Internationale réapparaît au grand jour en Belgique. "La Gauche" est toujours le journal de cette organisation qui a changé de nom en 1983 (POS) et en 2006 (LCR).

Nouvelle notice biographique d’Albert Marteaux

De conseiller communal socialiste, chirurgien en Espagne, à Ministre communiste, le Docteur Albert Marteaux a parcouru un chemin exceptionnel.
" Médecin pour les pauvres ", né dans les Marolles, en réalité chirurgien urologue, il créa les Anciens Combattants Socialistes, entra au conseil communal de Bruxelles en 1921 pour ne le quitter qu’à sa mort en 1949. Administrateur de la Commission d’Assistance Publique, il lutta toute sa vie pour l’intercommunalisation des CAP de l’agglomération bruxelloise qu’il réalisa comme ministre de la Santé Publique ! En effet, député en 1926 et réélu en 1936 jusqu’à sa fin, il prit part et anima les courants de gauche successifs au sein du POB (La Lutte des Classes, la Bataille socialiste, puis l’Action socialiste). Fougueux défenseur de l’Espagne républicaine, il organisa et dirigea un hôpital pour les combattants à Onteniente. Quand le gouvernement Spaak reconnut Franco, il rompit avec le POB et rejoignit le PCB qui le fit réélire en 1939. C’est à lui que son parti fit appel en 1941 pour lancer le Front de l’Indépendance auquel il amena l’Abbé Boland rencontré au cours de son action en faveur de la Chine en butte aux violences japonaises. Mais, brûlé, il gagna Londres pour endosser à son retour en 1944 la charge de Ministre de la Santé Publique à laquelle l’avait désigné son parti. En 25 mois d’activité, il tenta une véritable politique globale de la santé publique, allant du statut des infirmières, l’inspection médicale scolaire, à l’extension des plaines de jeux et installations sportives, l’assainissement des taudis, la réorganisation de la distribution de l’eau. Il mourut, malade, deux ans après la fin de la participation gouvernementale communiste. Une foule innombrable suivit la dépouille mortelle de ce tribun et combattant populaire.

Vous pouvez retrouver la notice complète en suivant ce lien.

Grand succès du colloque sur Octobre 1917

Coorganisé par le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches de l’ULB (CHSG), l’Institut Marcel Liebmann, la Formation Lesoil et le Centre des Archives du Communisme en Belgique (CArCoB), le colloque « Redécouvrir les espoirs, les utopies et les héritages de la Révolution russe » qui s’est tenu du 2 au 4 novembre à la Maison du Peuple de Saint-Gilles ambitionnait de revisiter la révolution russe à la lumière des nouvelles approches historiennes favorisées par l’ouverture des archives de l’ex-Union soviétique. Les organisateurs ne voulaient ni d’une manifestation académique, ni d’une « commémoration » pro ou anti. Leur volonté était de favoriser une réappropriation sans tabous ni fétiches de ce qui demeure un moment clé de l’histoire des combats pour l’émancipation des exploités et des opprimés.

Coorganisé par le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches de l’ULB (CHSG), l’Institut Marcel Liebmann, la Formation Lesoil et le Centre des Archives du Communisme en Belgique (CArCoB), le colloque « Redécouvrir les espoirs, les utopies et les héritages de la Révolution russe » qui s’est tenu du 2 au 4 novembre à la Maison du Peuple de Saint-Gilles ambitionnait de revisiter la révolution russe à la lumière des nouvelles approches historiennes favorisées par l’ouverture des archives de l’ex-Union soviétique. Les organisateurs ne voulaient ni d’une manifestation académique, ni d’une « commémoration » pro ou anti. Leur volonté était de favoriser une réappropriation sans tabous ni fétiches de ce qui demeure un moment clé de l’histoire des combats pour l’émancipation des exploités et des opprimés.

Matéo Alaluf (Institut Marcel Liebmann) l’a souligné en conclusion des travaux : une approche basée sur les faits est rendue plus que jamais nécessaire aujourd’hui face à un discours dominant qui réduit les événements de l’année 1917 à une lutte pour le pouvoir entre partis rivaux. Omniprésent dans les grands médias, notamment télévisuels, ce discours valide le renversement du tsar en février, condamne celui du gouvernement Kerenski en octobre et escamote complètement le soulèvement populaire des ouvriers, des paysans et des soldats organisés en conseils (soviets)… c’est-à-dire la révolution elle-même.

Après une présentation générale du colloque par Jean Vogel (CHSG), Alexandre Rabinowitch (Indiana University) et Enzo Traverso (Cornell University) ont ouvert le colloque par deux exposés très complémentaires. Le premier retraça la montée vers la révolution d’octobre à la lumière des nouvelles données historiques, le second proposa une réflexion stimulante sur le changement d’époque et les caractéristiques du nouveau cycle de luttes sociales dans lequel nous sommes entrés et au sein duquel les leçons de l’histoire doivent être intégrées.

Au cours des deux journées qui ont suivi, huit panels thématiques ont ensuite permis à vingt chercheur.e.s de présenter leurs travaux.
Eric Aunoble (Université de Grenoble) et David Mandel (Université de Québec à Montréal) ont exposé la dynamique de la révolution entre février et octobre, son développement et ses contradictions à la base, dans les soviets.

Simon Pirani (Oxford Institute of Energy Studies) et Jeffrey Rossman (University of Virginia) se sont penchés sur les phénomènes précoces de bureaucratisation du pouvoir soviétique au début des années vingt et sur leur institutionnalisation ultérieure, sous le stalinisme.

Jean-Jacques Marie (CEMTRI) et Kevin Morgan (Université de Manchester) ont traité respectivement de l’actualité de la révolution russe et du culte de la personnalité, en particulier du « léninisme » comme construction.

Samia Beziou (Université Libre de Bruxelles), Francine Bolle (id) et Stefanie Prezioso (Université de Lausanne), ont exposé les résultats de leurs recherches sur l’influence de la révolution russe dans les mouvements ouvriers en Belgique et en Italie.

Hanna Perekhoda (Université de Lausanne), Matthieu Renault (Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis) et Catherine Samary ( Université Paris Dauphine) ont décortiqué les relations complexes et parfois conflictuelles entre la révolution russe et les mouvements de libération nationale, respectivement en Ukraine, au Turkestan et en Yougoslavie.

Laure Desprès (Université de Nantes), Fabien Bellat (Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles) et Laurence Roudart (ULB) ont abordé différents aspects de l’utopie communiste dans la révolution dans les domaines de la politique économique, de l’architecture et de la question agraire.

Laurent Vogel (ULB) et Lionel Richard (Université de Picardie Jules Verne) ont eu un échange passionnant sur la littérature et les arts graphiques dans la révolution.

Louise Gotovitch (enseignante), Cyliane Guinot (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Sébastien Antoine (UCL-Mons) ont clôturé les travaux par des exposés sur la pédagogie, la naissance de la « Femme rouge » et… la déformation de la révolution russe dans le programme d’histoire en Belgique francophone.

Chaque panel a été suivi d’un échange avec la salle. Celle-ci ne s’est désemplie à aucun moment, preuve du vif intérêt suscité autant par la qualité des contributions que par la démarche plurielle des co-organisateurs. La table de presse a d’ailleurs été littéralement dévalisée des ouvrages écrits par les intervenants.

En lien avec le colloque, la Maison du Livre de Saint-Gilles organisait un parcours dans l’univers artistique de la révolution d’octobre. La soirée d’ouverture du colloque s’est terminée par un concert de chants de luttes interprétés par la chorale Brecht-Eisler.

Les vidéos du colloque seront mises en ligne prochainement et les contributions des intervenants seront rassemblées en un livre.

Pour tout renseignement : colloque1917@gmail.com.

Meilleurs vœux pour 2018

Le Conseil d’administration, le Conseil scientifique et toute l’équipe du CArCoB vous présentent leurs meilleurs vœux pour cette nouvelle année !

Exposition : 1917 - 2017 Sous le signe de la Faucille et du Marteau

L’Écomusée du Viroin vous propose de (re)découvrir la Révolution d’Octobre sous l’angle de sa symbolique : la faucille et le marteau.

Symbole de l’union entre le monde paysan et ouvrier dans la perspective d’une révolution qui se voulait sociale et universelle. Au travers de panneaux, de photographies, de l’importante collection de faucilles et de marteaux de l’Écomusée, de vidéos et de nombreux objets marqués du symbole communiste (prêtés notamment par le CArCoB et l’IHOES), l’exposition retrace l’évolution technologique et culturelle de ces deux outils majeurs de l’aventure humaine qui viendront marquer au début du XXe siècle le drapeau rouge de nombreux mouvements sociaux à travers le monde.

Informations pratiques :
Actuellement à l’Écomusée du Viroin jusqu’au 08/10/2018.
63, rue E. Defraire - 5670 Treignes
060/39.96.24.
http://www.ecomusee-du-viroin.be/

14 décembre 2017, de 18 à 20 heures à l’ULB (local NA4.302)

Présentation-débat par l’auteur Jean-Michel Chaumont et Bernard Pudal, discutant

Le Centre de Recherche Mondes Modernes et Contemporains (ULB), le CArCoB (Centre des Archives du Communisme en Belgique) et le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (ULB) vous invitent

à la présentation - débat de l’ouvrage

"Essai sur l’honneur, la résistance et le salut de nos âmes"

de et avec Jean-Michel Chaumont, Chercheur qualifié FNRS et professeur à l’UCL,

et Bernard Pudal, Professeur (em.) de sciences politiques à l’Université de Paris X-Nanterre, discutant.

Cette recherche pionnière a été rendue possible par l’exploration systématique des dossiers constitués par le PCB à la libération et conservés au CArCoB, ouverts pour la première fois totalement à un chercheur, tout en respectant l’anonymat des personnes.

" Survivants à leur déportation, un certain nombre de militants communistes rentrent en Belgique mi-1945. Le Parti leur demande alors de relater les circonstances de leur arrestation, leur conduite durant les interrogatoires (parfois accompagnés de séances de torture à Breendonk) et leur conduite dans les camps. Le présupposé implicite de la reddition de compte exigée est que leur survie les rend suspects de trahison. Ont-ils respecté durant leur interrogatoire la consigne de silence total prescrite par le code du militant illégal ? Ont-ils au contraire sacrifié leur honneur à leur survie ? Mais qu’est-ce que cette "morale de l’honneur" à laquelle tant leurs juges à la Commission Centrale de Contrôle du PCB que les militants eux-mêmes se réfèrent fréquemment ? Est-ce ce même honneur dont parlait Montesquieu ? Est-ce le même honneur au nom duquel des crimes sont commis et que le code pénal belge considère comme une circonstance aggravante ? " (J.-M. Chaumont)

 

Jean-Michel Chaumont est notamment l’auteur de La concurrence des victimes : génocide, identité, reconnaissance, Paris, Éditions la Découverte, 1997 ; et Le mythe de la traite des Blanches : enquête sur la fabrication d’un fléau, Paris, la Découverte, 2009.

 

Bernard Pudal est notamment l’auteur de (avec Claude Pennetier), Autobiographies, autocritiques, aveux dans le monde communiste, Paris, Belin, 2002 ; Le sujet communiste. Identités militantes et laboratoires du "moi", Rennes, 2014 ; Le souffle d’Octobre 1917. Pourquoi ont-ils cru au communisme ?, Éditions de l’Atelier, 2017.